Dans le chaos du combat, c'est une voix spectrale qui retentit. Elle ne semblait pas avoir de point d'origine particulier, pas plus que de prise sur la matière. Comme l'écho d'un autre monde, comme décalée de la réalité. D'abord un murmure glaçant et presque inaudible puis de plus en plus forte, à mesure qu'elle s'incarnait, elle semblait crépitante et profonde comme le foyer au cœur d'une grotte.
« Jacob, non, non, non, NON ! »
Les mots se fondirent en un hurlement déchirant aux tonalité inconcevables et lugubres. Le cri finit par se briser dans un gémissement devenu parfaitement humain, tangible, réel.
A ce moment là, chacun pu apercevoir, penché sur le corps Jacob, une silhouette sombre au milieu de la tempête tournoyante d'insectes. Le front collée sur la poitrine du héros et traversée de soubresauts accompagnés de gémissements. Ses mains aux jointures blanchissantes s’accrochaient avec force à ses vêtements, secouant ses membres inutilement. Le nouveau venu frappa le sol du poing en se redressant.
Il s'agissait d'un homme aux traits durs et saillants mais particulièrement harmonieux. Ses mèches claires tombaient désordonnées sur son front où elle se trouvaient collées par la sueur. A travers cet amas indiscipliné de cheveux émergeaient deux petites corne, l'une d'elle était brisée. De long sillons humides étaient tracés sous ses yeux entièrement noirs. Sa peau avait la couleur de la cendre. Il ne semblait pas armé et portait seulement une tunique déchirée en plusieurs endroits, qui laissait apercevoir un torse musclé dont la toison brune et bouclée s'interrompait sur ce qui ressemblait à large une cicatrice. Balayant l'air saturé d'insectes autour de lui, une longue queue pointue. Tout son être projetait une aura dérangeante comme un vertige devant un gouffre béant de corruption. Sentiment d'autant plus étrange que le vertige est moins la peur du vide que la tentation de sauter.
Le nouveau venu contemplait Jacob et ses propres mains essayant de réaliser la situation ou au moins sa propre existence. Réfléchissant à toute vitesse, il jetait des regards en toutes directions et s'arrêta en particulier sur chacun des héros. Puis ayant semble-t-il pris une décision. Il étendit une main sur le cou déjà pâle de Jacob et en arracha le pendule qui a son contact se mis à briller d'une aussi vive que brève lumière rouge. D'un geste tendre, il caressa lentement la joue de Jacob en lui murmurant des paroles inaudibles.
Se relevant d'un geste brusque sur des jambes qui peinaient à ne pas trembler. L'homme cornu se tourna vers le démon et hurla d'une voix profonde en sa direction :
Je suis Stratbaal l'immonde, serviteur de Graatz'zt, maître de trois strates abyssales, ce groupe est le mien, fuis, cours avant que je ne demande à mon maître de réduire ton essence en charpie !
L'évocation du nom d'un des seigneurs des abysses avait semble-t-il rendu les lumières moins fortes l'espace d'un instant, comme cette simple pensée était porteuse de puissance.
Peu protégé, les insectes se donnaient à cœur joie de défricher ces chaires neuves qui venaient d’apparaître. Aussi l'homme cornu n'attendit pas la réponse du démon, il s'adressa d'abord laconiquement à la barbare volante :
« Morgane, sauve toi et... Jacob. »
Puis prononçant un mot incompréhensible, il disparut dans une nuage de fumée comme Jacob avait l'habitude de le faire. Il réapparut un instant plus tard près de Gwendoline et laissa échapper d'une voix qui portait toute la tendresse du monde :
« Gwendoline...Dridoc... »
Se reprenant, il indiqua le cadavre percé de flèches de Jacob avant d'ajouter :
« Des drows... »
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[ Il parle bien évidemment en abyssal mais comme y a pas dans la balise lang j'ai utilisé l'infernal ]
► Intimidation : 1d20(17) +7 => 24
► chance du ténébreux : 1d10(5) => 5
[ Action bonus, foulée brumeuse en J6 ]