AideDD

Arthur entre volontiers dans la chambre de Samia.
La pièce est décorée avec goût : les tentures et les tapis sont propres et délicats et les meubles et boiseries sont finement ciselées. Sans pour autant tomber dans l'excès et l'exubérance, il est évident que de nombreux artistes ont consacré talent et énergie dans chacun des éléments présents dans la pièce. Samia ne s'est approprié la chambre qu'en posant son manteau sur une patère et en déposant sa sacoche sur le bureau.
« Je peux m’asseoir sur ton lit ? » demande avec douceur le moine. S’asseyant là où elle le lui permet, Arthur soupire. « Tu te rappelles quand nous nous sommes croisés la première fois ! Nos discussions semblaient tellement philosophiques, en comparaison de la gravité de … » Arthur se tait de lui-même. Il ne veut pas assombrir plus encore l'humeur de Samia.

Les apparitions n'ont que faire de vos gesticulations. Les paroles de Harbek sont également couvertes par l'injonction. Les cultistes continuent, inlassablement de réclamer un sacrifice. Car vous en êtes maintenant sûrs : ce n'est que lorsque le mot a été prononcé par Pwyll que cela vous a tous frappé. Il s'agit bien d'une demande de sacrifice. Et les traces encore visibles des actes perpétrés par les cultistes donnent la marche à suivre. Il faut faire couler le sang à mort sur l'autel. C'est ce que réclament ces apparitions.

[ Personne, jusqu'à présent, ne s'est demandé « que faire ? » « qu'est-ce que les apparitions demandent ? » ! ]

Les images de cultistes ignorent tout à fait Jhörgan. Vous n'arrivez pas à distinguer leurs traits, dans l'ombre de leur capuches, mais ils continuent de crier résolument dans la pièce...

Arthur avait attendu dans la pièce attenante au salon et ne souhaitait pas accompagner Samia dans sa discussion. Il entendait la voix de Samia mais ne prétait pas une attention particulière si bien qu'il n'était pas capable de réellement comprendre la discussion.
La porte se ferma sous ses yeux sans crier gare, sans douceur particulière. PAM ! La porte était fermée. Pas de raison de s'alarmer selon lui. Des gardes sont postés autour de la maison, et la seule personne qui pratique une étrange magie ici, c'est Samia… Nul doute que s'il y a danger, elles nous appelleront.

Arthur attendait donc avec Gwalch, revêtant l'un de ses deux masques habituels, son masque d'impassibilité, le second étant celui de la fureur. Le moine ne faisait pourtant pas le moindre effort pour garder ses traits neutres. Un entrainement rigoureux et une discipline monastique traditionnelle l'avaient forgé ainsi. Seuls ses colères lui étaient parfois incontrôlables, mais il ne faisait aucun travail sur lui pour corriger cela. Il faut dire qu'il avait très rarement été confronté à cette émotion auparavant…

Lorsque Samia sort enfin, visiblement éprouvée, elle les informe que la famille de Gwalch les aiderait, puis s'éclipse. Gwalch alors lui glisse qu'il devrait aller la trouver avant que lui-même n'aille voir le régisseur. N'a-t-il pas de cœur ? Ou bien ne perçoit-il pas le bouleversement de Samia ?
Le moine n'a pas le temps de faire part de sa pensée que le monte-en-l'air est déjà parti…
Bien… Je vais trouver Samia, puis irai parler à la mère de Gwalch…

« Samia » chuchote Arthur à la porte de la chambre, « Samia c'est Arthur. Comment te sens-tu ? Et comment va notre hôte, la mère de Gwalch ? Je ne suis pas encore allé la voir ? Le dois-je ? »

Votre petit groupe reste prudent et contourne l'autel en longeant les murs du haut de votre estrade, au sec. Le bruit du cuir de vos bottes et du métal de vos armures résonne dans la salle carrée, accompagné de celui des gouttes qui perlent de vos pantalons.
L'un de vous observe avec une attention particulière les murs et les piliers. Il apparaît que ces éléments architecturaux sont dépourvus de fioritures, de gravures ou de représentations quelconques. La pierre est taillée nette, avec précision, mais n'est pas décorée. Comme si dans cette sobre sobre architecture, les regards n'étant pas retenus par les murs, ne pouvaient se reporter que sur l'estrade octogonale centrale es sur l'autel.
En empruntant l'escalier de droite, Pwyll met en évidence le mécanisme qui permet de contrôler la herse et de la bloquer. Tu l'actives donc mais ne t'opposes pas à ce que Elder, s'il le souhaite, reste surveiller ladite herse pour éviter qu'elle ne se referme.
Vous voilà tous les trois à essayer de distinguer la masse qui se trouve au fond de la pièce, dans une alcôve plus effondrée et naturelle que réellement taillée. Il s'agit, apparemment, d'un amas de restes de toutes sortes : vous croyez distinguer des morceaux de tissus et de cuir à moitié pourris, des fragments métalliques qui rappellent la forme des armes et armures courantes. L'une des premières salles que vous avez visitée dans ce labyrinthe contenait ces mêmes petits éclats blancs et vous ne doutez pas qu'il s'agissent de restes d'os brisés. Votre inspection s'arrête lorsque…

Le chant reprend de plus belle, presque assourdissant.
Tu viens de patauger, l'eau jusqu'à ta taille, vers l'estrade centrale et tu en as escaladée les marches. Tu n'as eu que faire des ordres de Pwyll (Qui l'a donc élu reine du bal ?) et voulais étudier l'autel. Et maintenant que tu es devant, tu peux constater qu'il est maculé de sang séché, dessus, sur les côtés, au sol… Cette observation évidente est interrompue par le vacarme de la mélopée. Tout autour de toi, sur l'estrade extérieure, des figures fantomatiques, drapées de robes noires et tenant une torche de feu sombre qui n'éclaire pas, sont apparues et te regardent. Ce sont elles, ces treize silhouettes sombres qui chantent, sur un rythme presque tribal, envoûtant. Leur injonction a changé : « Une mort il faut. Une mort il faut… » « »

Pwyll, sarcastique, renvoie paître le paladin après qu'il ait fait part de l'évidence.
Jhörgan joue la prudence et tente de voir quelque chose de particulier dans la salle, comme des cultistes qui se cachent, mais est déçu. Il ne voit rien de particulier, personne qui entonnerait ce chant sinistre qui pourtant résonne bel et bien.
Pwyll le bouscule et lui, fait preuve de moins de prudence, mais de plus d'action. Il s'agrippe aux barreaux et tente de les soulever. Ses muscles gonflent sous l'effort, et la transpiration perle sur ses tempes. « Ça bouge ! » dit-il, sentant les barres sortir de quelques centimètres. Donnant un ultime effort, la herse se libère du limon qui recouvre le sol. Malgré le poids du métal, la herse se lève relativement aisément pour l'homme musculeux, et il parvient à la coincer à l'aide d'un étai qu'il a demandé à Jhörgan de quérir. Qu'il se rende utile celui-là.

Une fois l'obstacle levé à la force de tes bras, tu rentres, dans la pièce.
Le chant s'arrête subitement et tu crois encore entendre l'écho résonner quelques secondes, mêlé au bruit liquide de l'eau boueuse que tu remues. Les murs sont travaillés, à la différence du reste des souterrains, de sorte que le son se réverbère et que tout bruit est amplifié. Le long du rebord qui embrasse les murs latéraux, disposés à intervalles réguliers, de larges piliers de pierre soutiennent le plafond de pierre situé approximativement à 4,50 mètres.
Du plafond justement, des chaines rouillées d'environ 1,80 mètres pendent au dessus de l'autel qui est orné de représentations malsaines de goules et dont les rainures sont entachées de marques brunes, couleur cochenille, qui pourrait fort bien ressembler à des traces de sang.

Arthur prend de la distance lorsque ses deux compagnons argumentent et contre-argumentent sur la nécessité ou la possibilité de disposer de 6 ou 7 chevaux pour faire rapidement un long et fatigant voyage vers le nord et vers le grand mur.

Alors que Samia entre dans le salon en saluant avec déférence (trop peut-être, Gwalch n'a-t-il pas dit que sa famille était une famille de marchands et non d'aristocrates ?), le moine s'adresse discrètement à l'homme.
« As-tu une idée quelconque sur une façon de se procurer les chevaux et les biens que tu as cités afin de nous rendre rapidement au mur ? »

Tu es content de voir que les fils qui pendaient autour du trou dans ta cape se resserrent et que le trou se réduit au point de ne laisser plus qu'une cicatrice plus claire, qui disparaît également lorsque tu passes tes doigts dessus.
Tu retournes la baquette avec prudence, pour essayer de déceler quelle magie elle pourrait contenir. Malheureusement, sans mot de commande et sans l'étudier de façon plus approfondie, tu n'en tireras rien.

Tu cherches des indices sur les prisonniers. Malheureusement, le temps a fait son œuvre, et il est difficile de pouvoir déduire avec certitude ce qu'il s'est passé ici. Ton regard porte sur les menottes, sur le sol, sur les murs. Les murs de terre sont secs et friables, de couleur brun-gris. Au sud, une portion du mur semble un peu plus sombre, mais le lieu est déjà si enténébré qu'il est difficile d'en être certain. Le sol est poussiéreux, comme partout ailleurs dans ces cavernes, et le moindre de tes pas soulève des volutes qui rendent visibles les rayons lumineux qui émanent du bouclier enchanté de Jhörgan. Les menottes sont rouillées et ne retiendraient maintenant plus personne.

La pièce dans laquelle vous pénétrez est une prison, sans aucun doute possible là dessus. Les différentes alcôves sont barrées de grilles rouillées qui cèdent sans aucune difficulté. Elles sont de toute façon montées dans les murs de terre qui s'effritent sans même avoir besoin de s'acharner. Aux murs, dans ces petites cellules sombres, des menottes pendent au bout de quelques dizaines de centimètres de chaînes, aujourd'hui rouillées également. Les menottes sont ouvertes.
À l'exception d'une paire, au travers desquelles sont encore coincés les deux os longilignes des avant-bras. Les reste du corps est affaissé, les ligaments retenant le squelette ensemble ayant disparus depuis longtemps. Le crâne a roulé à quelques pas et le reste du corps est drapé dans une robe noire, poussiéreuse et en lambeaux mais qui couvre encore les restes.