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Vérifiant son paquetage, Ehvok tombe sur la doctrine du Zakarum. Je n'aurais jamais cru m'en séparer un jour .... Il dépose le livre et referme son sac. Ses compagnons sont déjà occupés à seller leurs chevaux. Ehvok préfère monter à cru. Il s'approche de la bête qui sera sa monture et perçoit son anxiété. « Tout doux, je ne te veux pas de mal. On va faire un bout de chemin ensemble, il ne t'arrivera rien. »
Il prend alors la route, se plaçant aux côtés de Willibert, si faible sans les pouvoirs de la pierre et avec son épaule démise. Jamais il n'aurais pensé devoir veiller sur lui ... .

La nuit tombe lorsqu'ils atteignent Tristram. Ehvok allume une torche afin d'y voir plus clair. Son cheval se met à frémir juste avant qu'ils n'entendent des cris provenant du village. Il entend alors Thibalde reconnaître sa mère et se lancer vers les portes du village. Quelle imprudence ! Après tout ce qu'il s'est passé !

« Thibalde, ralenti ! C'est de la folie que d'y aller seule ! Ne te fie pas à tes sens ! ». Puis, au cheval : « Je vais avoir besoin de tes pattes mon grand. » Il talonne fermement son destrier pour lui intimer de suivre Thibalde.

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Peu importe ce qu'ils pensent tous. Ils ne comprennent pas la portée de ce que je fais. Ils regardent Edgar s'agiter comme un clown, bercés des illusions du Zakarum. L'Ombre n'est qu'une force parmis d'autres. La mal n'existe pas.

Ayant reçu l'aval de Griswold, Ehvok place la couronne et l'anneau dans sa besace. Il considère le diamant et le place aussi dans son sac.

Cela étant fait, il rejoint ses compagnons pour partir en expédition.

Tiré de sa torpeur par l'écho des paroles de Thibalde, Ehvok revient rapidement à lui.

« Thibalde, ces objets sont d'une grande puissance, mais pour profiter de leurs pouvoirs, un prix considérable doit être payé. Seule l'armure semble inoffensive. Tu ferais mieux de la porter. Bien que nous soyons tous deux faibles de nature, un protecteur veille sur moi. Elle te sera plus profitable. » Ehvok ramasse la cotte de maille et la tend à Thibalde. « Tu sais, Edgar m'a dit qu'une fois Emrakul détruit, il me tuera si je n'obéis pas à la Lumière. Je n'étais pas moi-même lorsque j'ai fais le choix de m'en remettre à ce protecteur, et ça m'est apparu comme une évidence. L'influence d'Emrakul sur Sanctuaire y est pour quelque chose. Tant que faire se peut, je ferai tout pour vous protéger. Emrakul doit être la seule entité que nous devons avoir pour but de détruire. » Il désigne alors les trois reliques restantes. « La tentation est grande de m'emparer du sceptre de Lazare. C'est un objet très puissant, mais qui me contraindrait à faire des choses que vous ne comprendriez pas. Je vais y réfléchir. Si l'utiliser me permet d'avancer un peu plus dans notre quête, je n'hésiterai pas. D'autre part, il faut me faire confiance, mes intentions restent nobles. Edgar et Asha n'ont pas l'air d'avoir confiance en moi. L'un me voit comme un suppôt du démon sans âme, l'autre comme un imbécile qui ne fait que des erreurs. Ils feraient mieux de se raviser. Edgar agit comme un véritable fanatique, et Asha a terriblement changé depuis que nous somme sortis du tombeau. Elle se méfie même de sa propre mère. » Il enveloppe le sceptre dans une couverture et l'accroche solidement à sa besace. « Quand à la couronne et à l'anneau, ce sont des objets bien trop puissants que pour être revendus. Ils pourraient tomber dans des mains mal intentionnées. A l'inverse, les utiliser à nos fins nous coûterait beaucoup trop pour ce qu'ils ont à offrir. Mieux vaut les détruire. »

Ehvok se lève et va informer Griswold que le sceptre, la couronne et l'anneau sont maudits, et qu'il vaudrait mieux les détruire au risque qu'une âme noire s'en empare et use de leurs terribles pouvoirs. « Nous partons en expédition pour tenter de trouver un chemin vers une endroit plus sur. Le sceptre fera preuve de la mort de Lazare si nous rencontrons des soldats. Il prouvera notre bonne foi. Quant à la couronne et à l'anneau, je me propose de les tenir et de les détruire à la moindre occasion. »

A Thibalde : « Je pars avec vous. »

Ehvok contemple les reliques que Griswold, Jean et Romain ont déchargées des chariots. « Bien, bien ... » dit-il d'une voix hésitante. Puis, se raclant la gorge, il prend un ton assuré. « Mes amis, reculez donc de quelques pas derrière moi. Ce que je vais tenter de faire risque peut-être d'être dangereux, et autant que ce soit moi qui écope de toutes les blessures. »

Puis, il se met à réfléchir. Il manipule tour à tour l'armure, la couronne, l'anneau et le sceptre de Lazare en se concentrant de toutes ses forces. Mais rien ne se passe. Pris au dépourvu, il se met à transpirer et à jeter des coups d'oeil furtifs autour de lui. Soudain, un éclat de lumière attire son attention. Un diamant brille au milieu d'un tas d'objets, mais sa lueur n'est pas naturelle. Ehvok s'approche de la pierre précieuse et la ramasse. Un courant électrique lui traverse instantanément les doigts. Non pas que douloureuse, la sensation est surprenante et il manque de lâcher la pierre. Il raffermit sa prise et se dirige à nouveau vers les reliques, s'assurant bien de faire dos aux trois hommes.

Il ferme les yeux, serre la pierre précieuse dans sa main droite. De sa main gauche, il découvre discètement le bandeau qui recouvre la pierre incrustée dans son front.

Bélial, j'invoque ta puissance. Dis moi quelle magie anime ces objets. Le diamant se met à briller d'une lueur mauve, et une vapeur noirâtre émane de chaque face qui le compose.

Tour à tour, il pose la main sur chacune des reliques : l'armure, le sceptre de Lazare, l'anneau et la couronne.

Ehvok regarde Edgar s'éloigner. Il reste silencieux et ne rebondit pas sur les menaces de mort que son ami vient de proférer à son égard. De tout façon, rien ici n'a plus aucun sens.

Détenant l'armure, Ehvok tente d'en percer les secrets en se concentrant. Rien n'y fait. Je ne puis te venir en aide directement Ehvok. Tu dois trouver par toi même l'énergie nécessaire pour utiliser mes pouvoirs.

Merci Seigneur.

Ehvok s'avance vers Alric. « Alric, comme tu t'en doutes, l'heure est grave. Ce que nous avons vu là-bas dépasse l'entendement. Afin de pouvoir trouver une solution à la menace qui pèse sur nous, il faudrait que je jette un oeil aux objets que vous avez trouvés dans les catacombes. Il se peut que plusieurs d'entre eux soient maudits, et je pense pouvoir vous prémunir de leurs effets néfastes. » Il pointe son oeil fraîchement transformé et remonte sa manche pour faire apparaître quelques écailles. « Comme tu peux le constater, le passage dans les catacombes ne m'a pas laissé intact. Tu es notre chef et je veux t'aider. »

Ehvok est pensif pendant le trajet du retour.

Une fois regagné le campement, il se dirige vers Pépin. « Je suis à ta disposition si tu as besoin d'aide pour soigner Oswald. Il serait bon de presser le pas et de rejoindre la capitale afin que tout le monde soit en sûreté. Ce que nous avons vu là-bas m'inquiète beaucoup, et cela ne fait que commencer. Le monde change rapidement. ».

Puis, il se dirige vers Edgar et demande à s'entretenir avec lui, personnellement. « Edgar, beaucoup de choses ont changé depuis les catacombes. Il va de soit que nous routes ont divergé, mais aussi que nous sommes obligés d'emprunter le même chemin. Tâchons de coopérer tant que cela est possible. Ces pierres nous contraindront peut-être à faire des choses que nous n'aurions pu imaginer faire, mais jusque-là, serrons-nous les coudes. J'aurais aimé jeter un oeil sur l'armure que tu as trouvée dans les catacombes. Est-ce que toi ou Griswold êtes toujours en sa possession ? »

Répondant à Asha : « Tout ce que je constate pour l'instant, c'est qu'Emrakul s'est dressé devant nous une fois de plus, et que nous avons pu le repousser. Etant donné le peu de ressources dont nous disposons, c'est un risque que je ne regrette pas avoir pris. Pourquoi nous laisser en vie alors qu'il pourrait nous tuer par l'entremise des pierres ? »

Puis, s'adressant à l'ensemble du groupe : « Nous ferions mieux de ramener Oswald à l'abri et de prendre la tête du convoi. Il faut mettre le cap vers la capitale et retrouver le Roi. »

Ehvok est ébloui par ce qu'il vient de se passer. Les pierres leur ont conféré des pouvoirs plus extraordinaires les uns que les autres. Si un lien entre lui et Belial s'est créé, Edgar est sans aucun doute touché par le Zakarum.

Et si j'avais fait le mauvais choix ? ne peut-il s'empêcher de penser...

Il s'approche de Thibalde : « Asha a raison. Ta vraie mère est surement perdue quelque part. Celle que nous avons combattu n'est qu'une aberration créée par la brèche qu'Emrakul est en train de créer dans notre monde. Je suis prêt à t'accompagner dans ta quête. »

Voyant Willibert jouer distraitement avec la pierre, il lui lance : « C'est un pari. Pour Sanctuaire. Je doute que nous trouverons d'autres moyens de combattre Emrakul. En tout cas, les pouvoirs qu'elle confère nous ont rendus capables de repousser cette abomination. A ta place je n'attendrais pas une seconde de plus. Qui sait ce qui nous attend sur le chemin du retour. »