En gros, à bas niveaux, les PJ sont recrutés parce que "dans le coin" et 'moins cher que de sacrifier les ressources locales" (pour de petits soucis)
à niveau moyen, "ils sont connus, le problème va être réglé" et "c'est toujours bien de se lier avec des gens aussi puissants" (pour des conflits, des monstres, des sorciers maléfiques)
à haut niveau, "on va faire en sorte qu'il ne leur vienne pas l'idée de prendre notre place" et "plus ils prendront de risques, plus il y a de chances qu'ils y passent" (là on peut carrément créer la menace pour les occuper)
J'aime beaucoup le principe, ce que tu décris me semble très logique au final.
A mon avis l'erreur est de vouloir à tout prix faire coller le réalisme médiéval historique avec la fantasy.
Je suis tout à fait d'accord avec toi, mais je me suis peut-être mal exprimé en fait. Certes, j'essaie de faire coller un minimum l'univers fantasy D&D au monde médiéval tel qu'on le connaît, car comme le dit Thôt, il s'agit tout de même du cadre de fond. Mais ce que j'essaie surtout de faire, c'est d'apporter une cohérence à mon univers
dans son ensemble, même si cette cohérence va à l'encontre de la cohérence du Moyen-Âge irl.
Et justement, pour étayer mes propos, on peut parler du langage commun et de la quantité de bilingues, voire trilingues, dans D&D. Au sens du Moyen-Âge tel qu'on le connaît, c'est une incohérence flagrante. Mais si c'est expliqué aux joueurs, justifié, moi ça ne me dérange pas. Et ça ne me semble pas le plus dur à faire. Je ne vous apprendrai rien étant donné que les intervenants dans ce topic ont tous, je pense, des connaissances en histoire beaucoup plus poussées que les miennes (d'où mes multiples questions
), mais avant les invasions barbares, avant la féodalité médievale, la Rome Antique et la Grèce Antique étaient des civilisations plutôt instruites. Honte à moi, je vais citer un article wikipedia^^, mais je pense que la source est juste :
Les enfants de familles romaines riches ont deux moyens d’être instruits, moyens choisis par leur père. Ils peuvent être élevés à la maison, par un précepteur (praeceptor). Mais en principe ils vont à l’école (ludus) et sont instruits par le maître (magister). Le pédagogue (paedagogus) est un esclave chargé d’accompagner l’enfant à l’école, qui se situe sous un des portiques du forum.
Les écoles romaines sont mixtes, mais cependant les filles ne poussent pas leurs études aussi loin que les garçons, elles arrêtent souvent leurs études après le ludi magister, pour apprendre les tâches ménagères avec leur mère. De 7 à 11 ans, l’élève est instruit par le magister ludi, qui lui apprend les lettres, les syllabes, les mots et les bases du calcul. Dès 11 ans, et jusqu’à 15 ans, l’élève se rend chez le grammaticus. Il apprend à expliquer un texte, à découper des mots, des phrases, des vers. Il fait des rédactions, et l’apprentissage du calcul est poussé. Les professeurs sont assez mal payés par les pères des élèves. Ils sont assez autoritaires avec les élèves. Ceux-ci sont battus au moyen d’une baguette de bois, la férule, ou même avec des lanières de cuir. L’enseignement est fondé sur le par cœur et l’imitation et le rythme est relativement lent. (...)
Peu d’élèves poursuivent leurs études au-delà du second degré, beaucoup s’arrêtent même à la fin de l’école primaire. Seuls les privilégiés se rendent chez le rhéteur, où ils apprennent l’art de la rhétorique. Les plus riches poussent leurs études dans les prestigieuses écoles grecques.
Par conséquent, on pourrait tout à fait envisager que l'apprentissage d'une langue commune soit devenue vitale pour les peuples "bons" (humains, elfes, nains, etc.), afin de favoriser les échanges et l'entraide (commerciale, culturelle, militaire) dans un monde peuplé de monstres divers et variés, de dangers terrifiants. Quant à la surabondance de bilingues et trilingues, quant on sait la violence pédagogique et l'autoritarisme de l'époque (et là j'en reviens à l'Antiquité IRL), si le système éducatif mis en place impose l'apprentissage d'une ou plusieurs langues, je vois mal la jeunesse de l'époque s'y opposer.
On peut en revanche imaginer toutes sortes de situations RP en découlant : par exemple, le vieux briscard rasciste attaché à ses traditions qui a refusé d'apprendre toute autre langue que la sienne étant jeune, malgré les coups de fouet, car il n'y a pour lui qu'un seul Royaume, celui des Hommes.
Sauf erreur de ma part, dans la Rome Antique et la Grèce Antique, seuls les paysans n'étaient pas instruits, ce qui représente la frange principale de la population, certes. Mais il ne s'agit pas de la catégorie que les PJ vont être le plus amenés à rencontrer, et quand bien même ils le feraient, et bien, ils ne comprendront pas leur patois, est-ce bien un problème ?
Pour moi, tout peut se justifier avec un peu d'imagination, c'est justement le plaisir qu'il y a à créer un univers. La magie est ce qu'il y a de plus complexe à conjuguer avec vraisemblance, mais là encore, il n'y a rien d'insurmontable à mon sens.