Le groupe de cinq aventuriers avait été plus qu'heureux de voir les gardes du village venir les trouver à l'extérieur de la palissade. Les gardes observèrent les cadavres de gobelin sans s'y attarder mais la plupart relevèrent la tête un adressant un signe discret de respect à Selleryn, Kethra, Gidéon, Loklas et John, pour avoir ainsi vaincu ces vermines. « Car, comme dit le proverbe universel : un bon gobelin est un gobelin mort ! » dit l'un des gardes en crachant sur l'un des cadavres...
Parmi les gardes se trouvait le jeune Kairn que le groupe avait rencontré à plusieurs reprises. Il avait de toute évidence participé aux combats et il semblait que cette attaque du village l'avait fait vieillir soudainement. Avec une assurance nouvelle (et sans rougir lorsqu'il posa les yeux sur la belle prêtresse de Sunie...), il invita le groupe à les suivre dans le village.
« Les gobelins sont partis... » dit le jeune garde aux aventuriers « C’était une attaque étrange... Ils nous ont laissé nous réfugier dans le fort et lorsque nous avons ouvert pour contrattaquer, ils ont détallé comme des lapins effrayés... »
Il marqua une courte pause avant d'ajouter... « Le village ne déplore que peu de morts... et les gardes patrouillent pour s'assurer qu'il ne reste pas de gobelins dans les parages... Et s'il en reste, ils se font un plaisir de... » Le garde n'avait aucunement besoin de finir sa phrase, sa haine pour les peaux vertes ne faisait aucun doute.
Dans les rues du village, peu de choses avaient changé. Mais la plupart des portes des maisons avaient été fracturées et le mobilier à l’intérieur de celles-ci totalement saccagé. Sur la place, face à l'entrée du fort, un feu avait été allumé par les envahisseurs, qui l'avaient alimenté avec tout ce qu'ils trouvaient et qu'ils considéraient comme sans valeur : des meubles, des portes brisées, des morceaux de la palissade, des vêtements, etc... Les villageois étaient déjà à la tâche pour remettre de l'ordre dans leurs maisons et dans les lieux publics... et la plupart des hommes et des femmes que les aventuriers croisèrent, étaient armés.
Quelques cadavres de gobelins jonchaient encore la rue et plusieurs groupes de villageois avaient pris l’initiative de les charger dans des charrettes pour les sortir du village. Peut-être seraient-ils brulés ou laissés à l'abandon à l’extérieur du village, pour être dévorés par les animaux sauvages qui peuplaient maintenant la forêt ?
Le groupe de soldat mena les aventuriers au Fort, qui était en pleine effervescence. Le capitaine était visiblement préoccupé par la situation mais il fut heureux de revoir les aventuriers. « Je suis désolé de ne pouvoir vous recevoir pour le moment, mais la situation nécessite ma présence... Vous avez cependant droit à un peu de repos. Vous pouvez profiter du confort du fort tant que vous le souhaitez... Et je viendrais vous revoir dès que la situation sera apaisée.
Je suis en tout cas heureux de vous revoir sains et sauf... et... » se rendant compte que Naeris et Deimos sont absents, il ajoute « Certains d'entre vous manquent ? vous avez eu des problèmes... »
Le capitaine finit par vous dire qu'il n'a pas eu de nouvelles de Naeris et de Déimos mais que la situation est exceptionnelle et qu'ils réapparaitront certainement plus tard. Sur ces mots, il vous laisse et retourne à ses obligations.
Par la suite, alors que le soleil effleure l'horizon précédant la tombée de la nuit, les aventuriers se sont naturellement dirigés vers la taverne 'La bière et le Luth' pour au moins se reposer et discuter sinon manger un morceau et reprendre des forces.
Les lieux avaient été, comme le reste du village, saccagé, mais les villageois s'étaient entraidés pour permettre aux lieux de réouvrir rapidement afin de fournir de la nourriture à ceux qui ont été les plus durement touchés par l'attaque. Alors que les cinq aventuriers entrent dans la salle, quelques hommes sont dispersés dans la salle ou accoudés au bar, alors qu'un groupe d'hommes et de femmes termine de remettre de l'ordre dans la salle. Les lieux semblent avoir souffert du passage des gobelins et les visages sont graves mais Moris, le tavernier installé derrière le comptoir, et ses employés, ont décidé de maintenir l'établissement ouvert coute que coute.
Selerryn, Kethra, Gidéon, Loklas et John sont accueillis par une jolie jeune fille, se présentant comme s'appelant Katy. Elle a les yeux rougis (par la tristesse ou la fatigue, voire même les deux) mais leur adresse cependant un sourire timide lorsqu'ils franchissent le seuil de l'établissement. Puis, elle les invite à prendre place tout en s'excusant du peu de choix qu'elle pourra leur proposer... « Les gobelins ont fait beaucoup de dégâts ici, et je ne pourrais vous proposer qu'un repas froid... en boisson, en revanche, je dois avoir un peu de tout... » puis elle revient sur ses pas pour ajouter « Vous êtes bien les aventuriers qui ont tué plus de 20 gobelins à l'est du village ?? » et elle vous laisse seul à table...
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[ Reprise au calme dans une grande taverne assez peu fréquentée, pour le moment : il y a en tout une petite dizaine de "clients" en plus de vous.
(Je suis parti du principe que c'est ce que vous souhaitiez faire, par rapport à vos échanges à la fin du combat précédent...)
Je vous laisse discuter entre vous et faire un petit point de situation.
Vous pouvez faire ce que vous voulez.
La serveuse est partie vous chercher à manger. ]
[secret=Leif]En ayant fait le tour de tes affaires, il ne te manque rien... John n'a visiblement pas essayé de te chiper quoique ce soit !
Pour ce qui est du petit coffret, il contient un superbe masque en velours noir, cousu de fil d'argent. C'est un objet de belle facture qui pourrait rapporter une vingtaine de pièce d'or à la revente.
La bourse contient une petite fiole de liquide rouge-oranger et légèrement fumeux... tu n'en sais pas plus pour le moment.[/secret]
« Une vingtaine ? » Loklas regarde Selleryn avec admiration : « Quelle chasseresse, bravo ! » « Bon, commencer par un repas, c'est pas plus idiot qu'autre chose... » son regard se tourne ensuite vers le halfelin : « Alors Gidéon ? Quelle est cette chose à ta poursuite, et pourquoi ? » Après une grimace embarrassée, l'elfe ajoute : « Je demanderais bien aussi comment il passe d'un corps à l'autre... mais... plus tard, peut-être... »
S’apprêtant à reprendre la serveuse Selleryn réprime un petit rire au compliment de Loklas. « Vous avez tous été très impressionnant avec votre magie, j'adorerais pouvoir faire ce genre de chose moi aussi. »
Tournant la tête vers Gidéon en dressant les oreilles avec curiosité la jeune elfe prend un ton plus bas. « La clé dont le gobelin parlait c'est la boite ? »
John voit Loklas en de meilleures dispositions Mon ami s'est peut-être calmé, il est peut être temps de révéler ce que j'ai entendu....
Il jette un coup d’œil aux alentours pour s'assurer de ne pas être écouté Soyons discret !:
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Et à voix basse, murmure pour ses collègues :« Gidéon, je pense que cela a un lien avec ce que j'ai entendu pendant que Loklas et moi faisions notre incursion dans le village. Sur la place du fort, j'ai vu ce qui ressemblait à quatre à cinq hommes encapuchonnés; Ces traîtres semblaient gouverner les Gobelins. Tout comme l'affreux Gobelin qui voulait d'écrabouiller, un de ces hommes s'est mis à crier contre les Gobelins pour les exhorter à trouver une boite. »
Il s'arrête alors brusquement de parler, rejette un coup d’œil aux alentours, et tout en observant la réaction du petit mage, il rajoute à voix basse: « Maître Gidéon, Ne pouvez-vous pas lancer un sort pour connaitre les propriétés et la provenance de la boite que vous avez trouvé dans la tanière de l'Ettercap. C'est peut-être de cette boite dont parle tout le monde ? »
Kethra réfléchit a son tour: « Je sais qu'il existe également des sorts divins pour ce genre de choses, mais ils ne sont malheureusement pas à ma portée »
la prêtresse se tourne vers le magicien « Et vous cher gidéon, connaissez vous quelques rituels de divination ? »
Appréciant visiblement d'être le centre d'intérêt de la tablée, Gidéon dégusta tranquillement sa bière avant de prendre un air de conspirateur pour sortir une petite boite de sa besace, la faisant tourner dans ses mains comme s'il l'examinait pour la première fois. « A vrai dire, cette boite ne vient pas de la tanière de l'Ettercap. C'est le garçon de l'auberge qui me la donnée après qu'il ait lui même été possédé par Kas ou l'un de ses mignons. »
Il fit une petite pause dans on discours, fronçant les sourcils comme s'il réfléchissait puis reprit la parole d'un ton docte. « Vu que certains d'entre vous ne sont que peu instruits dans les arts magiques, je vais essayer de rester simple. Je pense que, quelque part dans la région, se trouve la prison d'un puissant démon appelé Kas et que ceci est en quelque sorte une clé permettant de lui ouvrir la porte. Bien que prisonnier, ce démon à semble t'il trouvé un moyen de posséder l'esprit de certaines créature et il est capable de passer d'un corps à un autre. Pour l'instant, il ne semble pouvoir dominer que des esprits relativement faible comme ceux d'un enfant ou d'un gobelins, ou de ... » Son regard s'attarda quelques instants sur Locklas puis s'en éloigna soudain. « Bref, son emprise sur le monde est actuellement bien faible mais s'il se libère ça risque de changer. C'est pour cela qu'il veut récupérer la boite.
J'aimerai l'examiner mais il me faudrait pour cela trouver un endroit au calme pour une dizaine de minutes. Si je lance un sortilège devant tout le monde, ça risque d'attirer l'attention. »
Apercevant la serveuse qui se dirigeais vers leur table,, il remit prestement la boite dans sa besace et plongea le nez dans sa chope.
Dès que la serveuse s'est éloignée, John reprend à voix basse: « Fort bien Gidéon, il faut trouver un coin calme pour analyser l'objet. Ce qui m'inquiète, c'est que cette histoire de démon qui gouverne des esprits faibles n'explique en rien la présence d'humains encapuchonnés. Pour des esprits faibles, ils avaient un certain don pour le commandement sur les Gobelins. Rien ne nous permet de dire qu'ils ne sont pas revenus, incognito dans le village; tout le monde devient suspect dans le village. Il faudra demander au chef des gardes s'ils n'ont pas vu d'autres étrangers suspects. ».
John se tourne alors vers Loklas :« As-tu vu d'autres choses dans ta visite du village ? »
« Non ! J'ai même pas vu la scène des encapuchonnés qui hurlent sur les gobelins, pfff... » répond Loklas à John alors qu'il semble écouter distraitement ses compagnons en regardant de droite et de gauche, puis, alors que Gidéon a terminé son exposé depuis un moment déjà, il le fixe en fronçant les sourcils d'un seul coup, comme si un élément du discours du petit homme crachait d'un volcan : « Dis-donc professeur ! Ça sort d’où cette histoire d'esprit... » un instant, son regard se fait aussi acéré que la pointe de sa rapière, « ...démoniaque, emprisonné ? Tu n’essaierais pas de couvrir un de tes confrères par hasard ? Parce que tout ça ressemble moins à un démon qu'au tour d'un magicien quelconque échappé de son université, de sa bibliothèque ou autre asile pour sociopathe dégénéré. » l'instant fugace mis à part, l'elfe déclame toujours sur son ton badin habituel, souriant et détaché.
A cet instant, la serveuse revient avec un grand plateau recouvert de victuailles : de la viande séchée, des fruits, du fromage, du pain... il y avait à manger en quantité suffisante pour les cinq aventuriers attablés, qui se rendent compte, surtout John, que leurs estomacs crient famine.
La serveuse leur jette alors un regard en leur demandant « Est-ce que vous avez besoin d'autre... » mais la voix du tavernier s'élève de l'arrière du comptoir et coupe la fin de la phrase. « KATYYY !!! Pour ces étrangers, le repas est gratuit... en signe de gratitude pour avoir aidé à nous débarrasser de ces salop... » il se reprit en voyant le regard désapprobateur de Katy « ...enfin de ces gobelins ! ». Le tavernier était un humain d'un cinquantaine d'années. Il parlait d'une voix forte mais très amicale envers ses clients. Il était grand et avait une bonne carrure mais sa main droite tremblait sans cesse, signe d'une ancienne blessure ou d'un grand stress.... Avant que la serveuse ne le coupe dans son élan, il semblait parti pour vous raconter sa vie.
Dès que le tavernier fut passé à autre chose, Katy se tourna une nouvelle fois vers les aventuriers et leur demanda « Est-ce que vous avez besoin d'autre chose ? »
Une fois le plateau posé Selleryn se jette avidement et sans aucune gène sur la nourriture, ignorant les paroles du tavernier. La bouche pleine, la jeune elfe jette un rapide regard vers les autres convives et s'adresse à la serveuse. « Vous savez si le chef bûcheron est dans le coin ? »
John suit l'exemple de Selleryn et se réjouit ouvertement de la générosité du tenancier de cette auberge : « De part chez moi, on dit
- Tout ce qui coûte me dégoûte,
- Tout ce qui est gratuit me réjouit,
- Tout ce que je prend, me rend content !
Et ce soir, cette devise s'applique particulièrement bien pour mon estomac ! Bon appétit ! »
John savoure encore un peu ses plats et discrètement, inspecte le fond de sa bourse. Il n'était déjà pas riche, N'aurait-il pas laissé quelques pièces lors de ses déboires avec les araignées ?
