Après avoir pris contact avec son destrier, Dridoc informe ses compagnons de la situation : toutes les montures ont été volées par les villageois. Le cheval du paladin fait toutefois exception à la règle car il a envoyé valser son cavalier alors qu'il galopait vers le château. La monture célèste fait actuellement demi tour pour retrouver son maître.
En entendant ces nouvelles, le chevalier s'exclame :
« Quoi ? Vous dites que trois hommes au moins font route vers le château ? »
Dridoc confirme ce qu'il vient d'avancer. Sans en être certain, il a également l'intuition que parmi ces voleurs de chevaux se trouvent Victor et Korian.
« Ils n'avaient jamais osé nous attaquer de front. Ce pourrait-il que...
Nous devons nous presser ! »
Gwendoline sonde l'esprit du chevalier et y lit franchise, droiture et détermination. Elle sonde également les esprits des autres chevaliers en approche, et obtient sensiblement le même résultat. La prêtresse n'est cependant plus sûre de rien depuis l'épisode avec le changeforme.
L'un des chevaliers semble plus jeune que les autres. C'est lui s'adresse désormais aux héros.
« Content que vous soyez encore en vie, étrangers. Je suis le comte Strahd Von Zarovich, fils de Barov et Ravenovia, et seigneur de ces terres. »
L'homme parle sans cacher sa dentition... qui semble des plus normales...
« Nous souhaitions intervenir avant que vos vies ne soient mises en danger... » Strahd jette un œil autour de lui : maisons incendiées, cadavres jonchant les rues... Il n'a pas besoin de grand discours pour réaliser ce que vous avez enduré.
« Mais l'essentiel est que nous vous ayons trouvés. Il faut nous hâter de quitter ces lieux : je vous expliquerais tout en chemin vers le château. »
« A ce sujet, mon seigneur, cet homme prétend que trois villageois se sont mis en route vers le château. Pensez vous que... ? »
Le visage de Strahd se décompose - au sens figuré, précisions le au regard des suspicions de vampirisme le concernant - quand il apprend la nouvelle. Il étouffe un juron et insiste de nouveau sur l'urgence à regagner le domaine.
Le destrier de Dridoc arrive à cet instant sur la place. Ehrina et Dridoc montent sur le cheval du paladin tandis que le seigneur Strahd invite respectueusement, mais fermement, Gwendoline à monter sur le sien. Morgane n'attend pas qu'un chevalier lui propose quoi que ce soit, et s'envole crânement au dessus du groupe.
Le groupe rejoint rapidement le reste des troupes du seigneur : une demi douzaine d'hommes en armure lourde. Toutes les armures portent le même blason représentant un corbeau majestueux dont les ailes ressembleraient d'ailleurs plus à celles d'un aigle ou d'un ange.
En route, Strahd explique ce qu'il sait de la situation.
« Cela fait plusieurs années que le village est livré aux démonistes. Toutes les personnes saines d'esprit l'ont déserté ou ont été supprimées par ces maudits fanatiques ! »
Devant l'hésitation et la méfiance du groupe, le seigneur fait marquer une pause à mi chemin vers le château.
« Je comprends que vous ayez besoin de preuves pour me croire. Vous autres, halte ! »
Strahd conduit sa monture dans les sous bois, tranchant nonchalamment de son épée les branches qui se tendent vers lui et Gwendoline comme autant de bras griffus.
« Regardez ! Voyez ce que ces fous ont fait des pauvres villageois a refuser d'entrer dans leur culte ! »
Dridoc et Gwendoline s'indignent aussitôt : pourquoi laisser ces corps pourrir ici plutôt que les détacher ? La prêtresse est tentée de descendre du cheval du seigneur pour s'approcher des corps, mais Strahd la retient.
« ne vous approchez pas ! Vous ne comprenez pas ? Depuis combien de temps pensez vous que ces corps sont ici exposés ? Ne pensez vous pas que nous ayons déjà songé à les détacher pour leur donner une sépulture décente ?
Leurs corps ne se décompose pas, de l'extérieur du moins. Et leur âme est liée à une malédiction que même mon épée ne saurait lever. Si vous approchez, ils vous attaqueront. »
Dridoc se concentre et perçoit la présence du mal autour des cadavres. Les propos de Strahd semblent confirmés...
Le seigneur remarque la concentration de Dridoc et a un sourire désabusé.
« Si vous me croyez maintenant, reprenons la route. J'imagine que si nos ennemis se dirigent vers le château eux aussi, c'est qu'ils ont mis la main sur ce que vous deviez leur apporter... »
Il vous dévisage tous avant d'ajouter :
« Vous voyez sans doute de quoi je parle. Un objet, magique probablement, de petite taille. Un cristal, tel que je le suspecte. L'avez vous encore ? »
La question est posée sans grande conviction, comme s'il avait peu d'espoir que vous répondiez par l'affirmative.