[Chapitre II] La mort venue du ciel

[Scytale]

Lorsque, au milieu de la cohue, Aldrich est convié par le garde à suivre le mouvement, celui-ci répond « Plutôt deux fois qu'une ! » d'une voix étranglée par la panique. Après un dernier coup d’œil en direction de la monstruosité reptilienne dont la masse colossale restera certainement gravé dans sa mémoire jusqu'à la fin de ses jours (en espérant que celle-ci ne soit pas proche...), il part au triple galop.

Le premier instinct du Nordique est de se ruer comme un taureau et de bousculer tout le monde pour se mettre en sécurité sans se préoccuper des autres, mais un sursaut d'humanité le pousse à observer un semblant d'ordre. Il suit donc la débandade seigneuriale avec une docilité toute relative, haletant d'effroi, prenant au passage sommairement le temps de s'assurer que tout le monde suit le mouvement.

[ SI Aldrich voit qu'il y a quelqu'un à la traîne, il l'attrape au passage pour ne pas le laisser derrière. ]

Arrivé à l'escalier indiqué par Arthur, il grince des dents en songeant que ça ne va pas accélérer leur retraite, mais il n'y peut malheureusement pas grand-chose. Après tout, le groupe de nobles en armure lourde forme un barrage qu'il serait de toute manière bien malaisé de franchir.

Malgré le tumulte, le grand blond entend Épervier continuer à se plaindre de l'absence de ses livres, ce à quoi il lui renvoie en un grognement rauque :

« On s'en fout de tes livres ! Sauve ta peau ! »

[TheBigLizardman]

Vous dévalez les escaliers de pierre aussi rapidement que vous pouvez, sans pour autant brusquer ceux qui courent devant vous, l'escalier est relativement étroit, dans le sens ou contrairement à la majorité des escaliers en colimaçon, on peut y tenir à deux côte à côte, mais il reste étroit. Alors que vous descendez, vous entendez les cris du dragon: ils commencent à prendre forme, comme un langage:
« Shhhhooooooooooooooooldoooooooooooooooooooaaaarrrrrh... Neeeeeeeeeeeeeeesssssssskaaaaaaaaal... Foooooooooooooooaaaaaarrrrnnnnnniiiiiiiiiiieeeeeeeeellllll... »
Ce ne sont plus vraiment des cris, mais sa "voix" est extrêmement forte, et chaque syllabe est tenue plusieurs secondes, comme un hurlement. Les mots résonnent au sein même de votre tête, comme s'ils y restaient piégés.
Après un escalier interminable, mais que vous dévalez sans efforts grâce à l'adrénaline, vous finissez par arriver dans une grande salle, qui semble être un caveau. Elle est mal éclairée, et vous ne pouvez y voir à plus de quelques mètres. Le plafond fait de pierre lisse, est concave, et se trouve à plus de six mètres au dessus de vos têtes. Il semble humide, puisque vous entendez des bruits de goutte d'eau, mais vous ne pouvez vous en assurez, à cause de l'obscurité. Vous entendez de forts grondements au dessus de vous, comme si tout le palais était secoué. Plus proche, un bruit d'éboulement, peut-être les escaliers. Il n'y avait des torches que dans le haut de l'escalier, et aucun de vous n'a pensé à en prendre une, c'est ainsi qu'après de longues secondes de halètement général, un des seigneurs demande dans la pénombre: « Bien, pas moyen de revenir sur nos pas. Quelqu'un a du feu? »

Gwalch:

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Malgré l'agitation, ton obsession pour tes livres t'a permis de te souvenir de certains détails. Tu avais consulté "Encyclopédie des civilisations disparues tome I, origines et fondements des peuples non-humains", les dragons n'y étaient pas mentionnés, mais tu te souviens que la plupart des civilisations précédant les humains avaient un panthéon commun, à peu de choses près, et tu as pu y voir mentionné le nom de Somnos, le dieu de la destruction. Et selon le grand seigneur en bleu, qui est en train de reposer au sol le comte Armel Beldaïne, Somnos se présentait sous la forme d'un grand dragon rouge. Mais de là à affirmer que ce qui vient de s'écraser est Somnos...

Samia:

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∎ Message à destination de Arnaud : [ Message secret ]

[Arnaud]

Samia fait quelques pas dans la pénombre tandis que ses compagnons d'infortune dissertent de la meilleure façon d'y voir quelque chose. Quelques secondes plus tard, un feu de joie apparaît devant la prêtresse agenouillée sur le sol mouillé.
Le feu illumine la pièce, et effraye un rat qui va se cacher derrière des caisses et des tonneaux en bois moisis. Un peu plus loin, des gouttes perlent du plafond. Samia se relève avec difficulté, manquant de trébucher.
« Voilà... les dieux ne nous ont pas oubliés, vous voyez... » dit elle avec une grimace, flageolant sur ses jambes tandis qu'elle se redresse. Pour les nobles qui n'auraient pas encore réalisé son statut de prêtresse, Samia leur révèle ostensiblement son symbole frontal.
« Je peux déplacer ce feu sacré au fil de notre progression, et il nous protégera le cas échéant. »
Samia a un léger étourdissement, et le feu faiblit un bref instant, manquant presque de s'éteindre. « Je... je suis désolée... je suis épuisée... » et terrorisée... n'est ce pas, ma petite Samia ? Cette histoire est complètement folle... mais tu en as vu d'autres, hein ? Oh misère... pourquoi sommes nous allés nous terrer dans les sous sols au lieu de fuir le palais ? Enfin... Un début de sourire apparaît sur le visage de Samia, qui raffermit sa concentration sur la flamme ainsi ravivée. ça aurait pu être pire...

[Scytale]

L'escouade hétéroclite et de fortune débouchant dans cette espèce de grande cave, un silence relatif s'impose. Relatif car non seulement tout le monde ahane bruyamment, mais en plus, un brouhaha extérieur laisse entendre que le dragon continue ses ravages. Hébété, Aldrich ne sait que dire ou que penser, et lorsqu'un homme non-identifié finit par prendre la parole, le voyageur sonné par les événements secoue la tête machinalement.

« J'en ai... sur mon cheval... » Le Nordique marque une pause interdite, puis bredouille. « ... mon cheval... ah merde... »

En effet, à en juger par les dégâts cataclysmiques que causait la bête de cauchemar, il y a de fortes chances que le pauvre Hardi soit dans un tel état que même un boucher n'en voudrait pas... sans parler de ses affaires. Morose, le bonhomme est à ce point sous le choc qu'il lui échappe à moitié que ces pertes sont parfaitement insignifiantes comparées aux milliers de morts que le monstre a dû faire (et doit encore faire).

Ruminant, Aldrich se concentre sur leur situation présente pour éviter de penser aux horreurs qui se passent certainement en surface. Repensant au feu de joie que la prêtresse a conjuré, il se tourne dans la direction de cette dernière, se demandant s'il devrait soulever le sujet ou s'il ferait mieux d'éviter. En effet, faire apparaître des flammes, ça a fâcheusement l'allure d'être de la sorcellerie, et il n'est pas sûr que Samia veuille que ça se sache. Il hésite donc à mentionner cette capacité dont elle semble disposer.

La demoiselle résout cependant elle-même ce dilemme puisqu'elle s'en occupe. Instinctivement surpris et un peu effrayé par cette manifestation soudaine, le baroudeur a un mouvement de recul en grognant, mais en voyant Front-marqué chanceler, il la rejoint en quelques enjambées et lui prend le bras, à la manière d'un couple de mariés... ou plutôt d'un fils aidant une aïeule à marcher, étant donnée la situation.

« Ça va aller ? Vous voulez que je vous porte ? » Sa voix est un peu blanche, montrant qu'il est toujours perturbé par les événements, mais il semble s'enhardir, ou en tout cas mettre de côté son choc, puisant du réconfort dans l'idée de se rendre utile. Enchaînant, il poursuit à la cantonade. « Qu'est-ce qu'on fait au juste maintenant ? On attend que ce... ce truc reparte et on sort ? Ou bien... ou bien je sais pas. On a l'air d'avoir des options plutôt limitées... » achève-t-il sombrement.

[yotus]

Ayant suivi les autres dans l'escalier en colimaçon, Alix s'interroge sur la suite. Rester ici n'est certainement pas la meilleure des idées. Si ce tunnel a été creusé, il doit mener quelque part en lieu sûr.
« Il faut continuer, nous ne pouvons pas attendre ici » s'exclame-t-elle, pressée de fuir cet endroit probablement déjà ravagé par cette bête de légende.

La brune sort alors une torche de son sac, l'allume avec les flammes invoquées par la prêtresse, puis part en éclaireur en suivant le tunnel.

[ @TBLM: Quels sont donc les objets que nous n'avons plus ? ]

[TheBigLizardman]

Les visages s'éclairent dans l'obscurité à la lumière des flammes. Un telle démonstration aurait pu ébahir plus d'un badaud, et la plupart montrent tout de même un certain étonnement, mais la situation n'est pas propre à la fascination, et la tension est étonnement désamorcée par le comte Gerhart: « Eh bien, voilà une équipe pleine de ressources! » s'exclama-t-il en voyant la jeune femme partir en éclaireur avec sa torche de son propre chef.
Irrégulièrement, toutes les quelques secondes, des grondements se font sentir, et de la poussière tombe des failles du plafond.

Alix:

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Tu t'avances d'une dizaine de mètres, jusqu'à dépasser les caisses en bois, derrière, un rat rentre en effet dans un trou rongé à travers la moisissure de la caisse. Devant toi, le caveau semble s'étendre sur plusieurs dizaines de mètres.

[ @Yotus: Je vous ai chacun fait un descriptif, regarde mon dernier post dans l'auberge ]

[yotus]

Alix sort une des dagues qu'elle avait pu cacher lors de son entrée dans le palais, pour être prête à faire face à ce qui pourrait se trouver sur son chemin.

En tournant la tête vers le reste du groupe, elle lance « Par ici, venez ! », puis elle continue à s'avancer dans le caveau.

[Arnaud]

« Merci Aldrich, je suis un peu fatiguée, mais ça ira. »
La prêtresse est soulagée de voir qu'Alix possède une torche et qu'elle pourra se charger d'éclairer le groupe. Samia laisse éventuellement d'autres membres du groupe allumer de nouvelles torches puis relâche sa concentration.
Le feu de joie disparaît.
Avec un sourire amical à l'attention d'Aldrich : « Quelle journée ! En tous cas, votre amie a beaucoup de sang froid. C'est bien... Je crois que nous en auront tous besoin. »

Samia suit Alix dans la pénombre.

[Scytale]

Devant l'initiative d'Alix, Aldrich ne peut que regarder la demoiselle s'enfoncer dans l'obscurité et leur faire signe de la suivre. La tête à la fois vide et remplie de sentiments chaotiques, il s'avance en calquant son pas sur celui de Samia, le visage figé en une expression de choc morose. Il laisse passer la remarque du comte sans rien dire, serrant dans sa grande main calleuse son bâton de marche. C'est une de ses possessions les plus précieuses, l'instrument de marche (mais aussi de combat) datant de l'époque où il était encore membre à part entière de la Longue foulée. Depuis, il ne s'en était pas séparé, et l'avait même fait marquer de gravures, de sculptures et de symboles en passant de lieu en lieu, profitant de l'expertise du tailleur de bois local pour décorer ce souvenir de mille et une façons folkloriques, en faisant une espèce de totem bigarré. Il avait d'ailleurs prévu de profiter de son séjour à Bir-André pour trouver un bon ébéniste qui aurait pu ajouter sa patte à celle des autres, mais maintenant...

Le Nordique est sorti de sa rêverie par la prêtresse dont la voix douce et les manières amicales le rassérènent un peu, quand bien même il a toujours l'impression qu'on lui a coulé du plomb dans l'estomac. Ne pouvant s'empêcher de soupirer, il répond :

« Ouais, c'est rien de le dire... J'espère que... que la situation... que... ben que c'est pas la fin du monde là-haut. » Fait-il en grimaçant alors qu'un panache de poussière suscité par le remue-ménage extérieur lui tombe dessus, le faisant éternuer bruyamment.

Il se rend bien compte que ses propos peuvent sembler ingénus, mais après avoir vu un monstre pareil, comment ne pas croire qu'il serait capable de détruire le continent entier ? L'heure du Jugement est-elle arrivée, comme le prédisait ce culte du dragon ? Secouant une fois de plus la tête pour chasser ces pensées, il s'adresse encore une fois à la cantonade :

« Quelqu'un sait quelque chose sur ces souterrains ? Ce que c'est, où ça mène, tout ça... »

[Antoine]

Lorsque le calme relatif se fait, une fois tout le groupe arrivé dans la pièce sombre, Arthur en profite pour souffler un peu et réciter pour lui la litanie contre la peur.
Ce n'est que lorsque quelqu'un demande de quoi éclairer le groupe qu'il s'aperçoit qu'on ne lui rendra sans doute jamais son sac à dos et les affaires qu'il contenait. Mais je suis encore en vie, à la différence des milliers de gens qui n'ont pas eu la chance de disposer d'un abri souterrain comme celui-là…

Samia fit sa démonstration de sa magie, et quoique surpris par ce tour, le moine est surtout surpris de découvrir une vaste cavité creusée dans la roche, de laquelle s'échappe un sombre couloir. Des galeries souterraines, et surement secrètes. Ingénieux.

Alix tout de go se propose d'aller explorer les galeries proches, et Arthur s’apprêtait à poser des questions concernant ce complexe de repli aux nobles, le grand barbare Aldrich lui coupe l'herbe sous le pied.

[TheBigLizardman]

C'est le seigneur blond qui prend la parole. Clairement identifiable comme le Comte Johannes Meristros, il semble observer les fondations, clairement peu rassuré par la situation: « Si j'en crois l'histoire du palais Ducal, ces souterrains ont du être bâtis pour permettre aux habitants de quitter la ville en cas de siège... C'est la version officielle, mais la ville n'a jamais été assiégée, donc je ne suis pas sûr de la véracité de ces informations. »
Vous suivez l'éclaireuse en marchant pendant plusieurs dizaines de mètres, des odeurs affreuses vous montent au nez, mais vous ne sauriez les identifier. Jusqu'au moment où celle-ci s'arrête.

Alix:

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Alors que tu avançais en regardant autour de toi, l'obscurité laissait supposer que le sol mouillé était régulier, jusqu'au moment où tu manques de tomber suite à un décalage de celui-ci. Ton pied s'enfonce dans l'eau. Tu en a jusqu'à la cheville. Devant toi, contrairement à précédemment, il n'y a plus de bouts de sols étanche sur l'immense flaque qui te fait désormais face, et l'eau n'est pas assez claire pour voir à travers. Tu ne sais pas quel profondeur il peut y avoir. Un peu plus loin, le plafond semble descendre, supposant un décalage vers le bas de la structure.

[yotus]

« Bon.. tout le monde sait nager ? Car ça se complique.. » dit Alix au reste du groupe. Juste après, elle donne sa torche à Aldrich, puis enlève son sac à dos pour en sortir une longue corde.
Elle fait ensuite un noeud avec cette corde autour de sa taille, et s'adresse à son compagnon improvisé « Je vais voir si on peut passer. Si je tire deux fois, c'est que je suis de l'autre côté et que je peux respirer. Si je tire trois fois, c'est sans issue, et il faudra que vous me rameniez au plus vite ici. »
Puis elle tend le reste de la corde ainsi que son sac à dos au barbare.

« C'est parti ! » dit-elle avant d'avancer le plus possible dans l'eau avant d'arriver là où le plafond descend. Elle inspire un grand coup, puis disparait dans les eaux sombres...