[Chapitre III] L'écueil du peuple

[Scytale]

Avec un dernier regard pour les voyageurs en partance vers Hondel, Aldrich reporte son attention sur Théodoric qui lui adresse justement la parole. Haussant machinalement les épaules, ce n'en est néanmoins pas sans sérieux qu'il répond :

« En l'occurrence, je pensais surtout à un harnachement pour Hardi, et ce qu'il faudra pour manger et camper... éventuellement chasser et se soigner. On sait jamais ce qui peut arriver sur un trajet aussi long. » explique-t-il d'un air entendu, s'attendant à ce que le cavalier soit tout à fait au courant de ce genre d'impératifs. « Un arc serait aussi utile, et une arme d'hast de rechange, ce serait pas de refus, ouaip, même faut jamais sous-estimer un bon casse-crâne ! » conclut-il en ne pouvant s'empêcher de terminer son discours par un moulinet plutôt impressionnant de son vieux mais robuste bâton.

Pendant que l'envoyé du comte va présenter ses respects au reste de la bande, le Nordique repense à l'exploit mentionné : cinq hommes à lui tout seul... Ça ressemble à de la fiction. Il a beau se savoir bon combattant, il n'en revient toujours pas d'avoir fauché ces sectaires comme du blé mûr, sans recevoir une seule blessure de son côté. Se pourrait-il que cette force dont il se sent présentement habité ait déjà été à l’œuvre ? Possible...

Une fois le trio mis en branle, le barbu se contente de hocher la tête et de répondre « Faisons comme ça. » à la proposition de l'émissaire, tout en cheminant à ses côtés sans pour autant grimper sur sa propre monture afin de ne pas laisser Alix seule à pied. D'ailleurs, se tournant vers elle, il demande :

« Au fait, tu sais monter à cheval ? »

Et après quelques moments de réflexion, il s'adresse également à Théodoric, s'exprimant franchement :

« Puisque la question viendra tôt ou tard, autant que je mette les pieds dans le plat maintenant : est-ce que je fais mes courses de ma propre poche ou est-ce que vous avez un... un budget ? »

Le baroudeur ne paraît ni honteux, ni cauteleux, ni onctueux. Les questions d'argent ont beau être toujours délicates, il s'agit d'impératifs dont des hommes mûrs comme lui et le cavalier gris sont bien conscients et dont ils n'ont pas à rougir.

[tywaz]

Gwalch se gratta la barbe en réfléchissant au problème de ceux qui vont le suivre.
« Ben ..., je comptais trouver une caravane ou y aller à pied dans le cas où il n'y aurait rien. J'ai pris assez de nourriture pour vingt jours et marcher ne m’effraie pas. »

[Arnaud]

« Nous pourrions en effet nous renseigner sur une caravane en partance pour Hondel. Ce n'est pas impossible compte tenu des festivités qui ont attiré beaucoup de visiteurs étrangers dans la cité. Avec un peu de chances, nous pourrions proposer nos services en contrepartie du transport et peut être même des repas. En général, les voyageurs apprécient d'avoir une prêtresse pour les assister en cas de besoin. Et la chose est encore plus vraie pour toute personne sachant se battre, comme vous deux. »

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Samia suggère que le trio se renseigne sur les caravanes en partance, et propose le cas échéant ses services en échange du transport et des repas.
Caravane marchande, nobles venus assister aux festivités et revenant sur leurs terres (peut être après avoir perdu quelques gardes au cours de l'attaque du dragon, ou voulant simplement accroître leur sécurité après ce qu'ils ont vécu ; peut être que la Dame est enceinte et que la présence d'une prêtresse serait la bienvenue au cas où le bébé serait pour bientôt, en plus de nécessiter un surcroît de sécurité ?), etc.

[TheBigLizardman]

Théodoric te regarde avec un petit sourire: « Un budget? Considérez vous au frais du Comte pour les prochaines semaines. »

Il tend la main vers Alix, qui en l'agrippant, et en montant derrière Théodoric, te dit avec un petit clin d’œil: « Je devrais pouvoir me débrouiller. »

Sans plus tarder, confiant de trouver tout ce dont vous avez besoin au poste de garde, Théodoric se met en route.

[ La suite pour Aldrich et Alix dans le chapitre IV! ]


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Vous partez donc vers la porte ouest, où devrait logiquement se trouver tout semblant de convois pour Hondel.

Malheureusement, les portes sont presque bloquées par la circulation, et ils sembleraient que de nombreux individus aient eût l'idée du mercenariat avant vous. Les quelques caravanes marchandes qui arrivent à passer la porte sont déjà chargées par des dizaines d'hommes, qui fautes d'êtres bien armés préviendront de tout voleurs et autres maraudeurs.

Le fait est que contrairement à la veille, vous ne vous êtes pas "réveillés" au petit matin, mais déjà en pleine journée, et la luminosité baisse, alors que le soleil tombe sous l'épaisse couche nuageuse qui a recouvert le ciel toute la journée.

Alors que vous perdez espoir de pouvoir partir avant la nuit, un espèce de chariot, couvert par aubaine, se prépare à partir, et le patron, qui semble un grand religieux, car il n'arrête pas de psalmodier des prières, accueille à bras ouvert la présence d'un moine et d'une prêtresse, ainsi que leur compagnon.

« Je pars pour Hondel sur le champ si vous êtes d'accord. J'ai deux autres voyageurs avec moi. Deux hommes d'armes, le genre bonne escorte. Je ne crois pas qu'ils aillent à Hondel, mais en tout cas, ils en prennent le chemin, et ils ne demandent rien d'autres que le transport, une aubaine pour nous.
Si vous êtes prêts à partir, vous pouvez monter. Je vous préviens, je transporte des étoffes, donc pour nous ravitailler nous ferons quelques arrêts par les hameaux, ils bordent la route sur tout son long. »

[Arnaud]

Samia offre un sourire de convenance à l'homme d'église, mais ses compagnons qui commencent un peu à la connaître remarquent que quelque chose semble la déranger.
Elle n'en fait cependant pas état et remercie le marchand religieux pour sa proposition, qu'elle accepte volontiers si ses compagnons ne trouvent rien à y redire.

La prêtresse a entendu les prières du marchand d'étoffe et elle prend un moment pour parler avec lui de ses croyances, lui demandant comment il interprète ce qui s'est passé au regard de sa foi.
Elle en profite aussi pour lui poser quelques questions sur les hommes d'armes, et notamment essayer de voir s'il s'agit de combattants expérimentés et de confiance.

[TheBigLizardman]

Le marchand te regarde avec un air bonhomme:

« Ce qui se passe ne regarde que les dieux. Je ne sais pas quel est ce démon, ce lézard tombé du ciel, et sûr est que je n'ai pas envie de le savoir. Je pars d'ici, et j'espère trouver un peu de calme dans le comté de Vunon; que Mithra nous guide dans l'obscurité.

Pour ce qui est des hommes d'armes, je ne sais pas. Ils semblent êtres des mercenaires. Je n'ai jamais apprécié les gens qui vendent la violence en service, mais libre à eux.
Mon neveux était comme ça, un jour il est partit, espérant trouver la gloire en s'engageant dans une milice locale... Les chiens n'ont pas pris la peine de l'enterrer lorsqu'il est mort deux mois après. Sans jamais avoir la chance de fonder une famille. C'est bien triste. Mais on ne peut changer le cœur des hommes, et je devine celui des messieurs dans le chariot endurci par le fer dans leur main. Mais peu importe, tant qu'ils m'évitent de trouver la même fin funeste que mon neveu, ils peuvent bien voyager avec moi. »

[Antoine]

Arthur accepte volontiers la proposition du marchand. Il l'aurait acceptée volontiers aussi même si les caravanes se tenant à Hondel étaient plus nombreuses.
L'homme est un croyant et Arthur se charge de répondre positivement à ses prières, à savoir en se présentant comme une bonne escorte.

Arthur écoute avec attention les discussions théologiques que Samia peut vouloir engager.
Pour sa part, il s'intéresse plutôt aux deux mercenaires. Se connaissent-ils ? Quelle était leur dernière mission ? Depuis combien de temps exercent ils un tel métier ?

Pour autant, les marchandises dans la caravane l'intéressent : il ne savait pas que Bir-André était une ville productrice à l'export de tissu...

[TheBigLizardman]

Tu rentres dans le chariot, pour observer les deux hommes d'armes, qui ont bien l'air de mercenaires.

L'un deux est en train d'inspecter une arbalète lourde, de la nettoyer, de s'assurer de son bon fonctionnement. Son plastron brillant comme l'acier est impeccable, et un fourreau décoré pend à sa ceinture, de façon à reposer sur la marchandise sur laquelle il est lui même assis. Il semble bien s'agir de sac d'étoffes. Son visage affiche un détachement de la situation de panique et de deuil ambiante. Il porte toute son attention sur son arme. Ses longs cheveux noirs de jais, attachés en tresse, et sa peau légèrement cuivrée laisse induire des origines du sud lointain, ou de l'est profond. Son compagnon est quand à lui nettement moins concentré. C'est un grand blond. Au corps musculeux, recouvert de peaux de bêtes, non sans rappeler le compagnon que vous venez de quitter. Son arme est posée sur ses genoux, une lame de cette longueur ne tenant pas à la taille, sous peine de trainer sur le sol. Ses yeux sont fermés, sa respiration est profonde, comme s'il dormait, ou plutôt s'il méditait.

Ces deux hommes ne semblent pas avoir grand chose en commun, hormis leur carrure, et leur état second, qui bien que différent l'un de l'autre, tranchent tous deux radicalement avec ce que l'on peut voir sur le visage de tout autre individu de la capitale en ce moment. À vrai dire, l'étonnant calme qui règne dans ce chariot donne à ces deux hommes une tranquillité qui remplace totalement l'air martial que tu leur aurait attribué au premier regard.
Tu hésites presque à interrompre ce silence impérieux qui règne pour la première fois depuis l'assassinat du Duc.