[Chapitre V] Le jour de la fin du monde

[D&D 5] Aventure en Dodon - TheBigLizardman (terminée)
Scytale
Perso : Aldrich
Points de vie : 100 %
Localisation : Paris, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Scytale »

Aldrich a un bref sourire amusé face au commentaire d'Alix sur les animaux et est rassuré de voir qu'elle abonde dans son sens quant à son récit. Non pas qu'il redoutait qu'elle nie tout en bloc et l'envoie sur les roses, mais ça fait toujours plaisir de se sentir soutenu. Lorsqu'elle décrit son rêve, le Nordique est perplexe que celui-ci ait été apparemment si dénué de substance, mais se contente de hocher la tête d'un air songeur. Il ne fait de son côté pas de commentaires aux propos de la brunette et acquiesce simplement. Il est visible que cet était de faits ne lui fait pas plaisir et lui évoque des souvenirs aussi récents que déplaisants, mais le roublarde a certainement raison...

Le grand blond ne se montre pas offusqué par l'amertume de Samia face à leurs nouvelles, et réagit à la place avec aplomb :

« Faut pas le prendre comme ça. » assure-t-il. « Pour l'instant, ce qu'on peut faire aide peut-être pas directement les gens, mais peut-être que ça viendra, qui sait ? Et puis bon, c'est pas parce qu'on peut pas sauver quelqu'un de la mort en claquant des doigts qu'on peut rien faire ! » enchaîne-t-il d'un air gaillard. « "Plutôt que de se plaindre de ce qu'on a pas, faut faire avec ce qu'on a !", comme disait mon oncle ! Tel que vous me voyez, j'ai pas de pouvoirs magiques de guérison ou je sais pas quoi, mais j'ai quand même pu empêcher Na de se faire lyncher. C'est pas rien ! Courage ! » achève-t-il en affichant un air résolu et encourageant qui sied bien à sa grande carrure, à sa toison dorée abondante et à son large faciès.

Aux garanties de la demoiselle quant à ses "nouvelles capacités", il se frotte la moustache de l'index, un sourcil dressé en une expression intriguée et sceptique, et demande :

« Et c'est quoi au juste ces nouvelles capacités ? »

Notre ami avait déjà des réserves quant à la... provenance des pouvoirs de la donzelle, et ce qu'il apprend ne fait que raviver ses suppositions.

Dissimuler les gens ou je sais pas quoi, ça fait pas très Trinité ! Si c'est bel et bien de là que lui viennent ses "capacités", moi, je suis Blür !

Quant à la question de la noble sur la Baronne, Aldrich s'accorde un instant de réflexion et répond avec un léger haussement d'épaules :

« Pas vraiment. En fait, d'après le Comte, elle en saurait pas plus que lui. C'est juste qu'à voir sa réaction devant le dragon, je me dis qu'elle pourrait savoir deux ou trois choses qui pourraient nous être utiles. Et puis bon, en tant que membre de la haute noblesse, elle doit être au courant de ce qui se passe dans le Duché. Si on peut se renseigner à... à grande échelle, ça pourrait être pas mal. » Il hausse de nouveau les épaules. « J'y tiens pas dur comme fer, mais comme je l'ai dit, on pourrait profiter d'être ici pour essayer de la rencontrer. Vous en pensez quoi ? »
Arnaud
Perso : Samia
Localisation : Val-de-Marne, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Arnaud »

Samia écoute les encouragements d'Aldrich sans vraiment donner l'impression d'être convaincue par ses arguments. Elle soupire et lui rend un sourire. « Merci Aldrich. Je suis contente... pour toi. »

Quand Aldrich lui demande ce qu'il en est de ses capacités, elle répond avec un air des plus sérieux :
« Mes capacités ? Je me transforme en lionne. Très pratique. N'est ce pas, Gwalch ? »

Puis enchaîne sur la question de la baronne :
« Vous êtes recherchés pour meurtre par ici, et vous présumez que la baronne en sait encore moins que le compte : franchement, il n'y a aucune raison de différer plus longtemps notre voyage vers le mur, surtout si c'est pour prendre des risques inutiles.
Alors certes tu pourras te transformer en lion, massacrer des soldats sur ton passage, goûter un peu à la baronne - après tout, vous n'êtes plus à un noble prêt - et ressusciter au besoin après avoir causé un nouveau carnage ! Mais en ce qui me concerne, je compte bien utiliser mes capacités pour sauver des vies. Le temps nous est compté : je pensais que là dessus au moins nous étions d'accord ! Ne vois tu pas que les changements climatiques tuent chaque jour : le froid et la famine emportent des enfants chaque jour qui passe.
Nous avons une piste de l'autre côté du mur. Nous avons assez tergiversé : si nous sommes venus ici avec Gwalch, c'est pour vous retrouver et unir nos forces. Pas pour jouer avec nos "pouvoirs" ! »

Il y a une amertume évidente dans la voix de Samia quand elle évoque ses pouvoirs. Pourquoi ? Cela ne semble pas évident en revanche.

A Alix et Aldrich :
« Bon, maintenant, qu'on soit clairs : chacun a le droit de suivre sa propre voie, mais si nous nous séparons maintenant, ce sera sans doute pour ne plus nous revoir.
Est-ce que vous venez de l'autre coté du mur ? Et quels sont vos objectifs ? »

Sa dernière question vise en particulier Aldrich, qui, à ses yeux, à l'air de s'amuser avec ses pouvoirs comme un enfant avec un nouveau jouet. Samia a l'impression qu'il n'a pas pris la mesure de ce qui se passe autour de lui, et la prêtresse se souvient aussi très bien de ce qu'il avait répondu la dernière fois qu'elle lui avait posé ce genre de question. Une sorte de fatalisme désinvolte qui, naturellement, est en totale contradiction avec ce qu'elle ressent.
yotus
Perso : Alix
Points de vie : 100 %
Localisation : Suisse

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par yotus »

Alors que la prêtresse déverse son flot de sarcasme et de reproches à l'intention du barbare, Alix sent de l'agacement monter peu à peu en elle. S'est-elle rapprochée d'Aldrich au point de développer un tel lien d'empathie avec lui ? Elle n'en a pas la moindre idée, mais elle ressent pourtant cette tension qui augmente au fur et à mesure des paroles de Samia. Si bien que lorsque celle-ci termine sa tirade, la roublarde s'approche d'elle et la saisit fermement par un pan de son manteau [ ou du vêtement qu'elle porte ]. D'un calme apparant, elle répond à la prêtresse en la fixant droit dans les yeux:

« Ecoute-moi bien, la "bien-née". Nous n'avons pas attendu une attaque de dragon pour essayer de sauver des vies. Pendant que tu avais le cul posé sur les bancs de ton temple, j'éliminais déjà des meurtriers, des violeurs, des proxénètes. Je risquais déjà ma vie à chaque instant pour rendre ce monde meilleur. Peut-être même aurais-je tué Feremback, car crois-moi, il le mérite. Nous ne sommes pas là pour "jouer", mais pour agir, en amont, avant que le mal ne se produise. Alors mets ton sarcasme et tes principes "divins" de côté, et fais ce qui doit être fait. Tuer une personne permet parfois de sauver la vie de dizaines d'autres. J'espère seulement que tu en es capable. »

Puis elle repousse Samia sèchement afin de bien lui faire comprendre qu'elle n'est pas là pour rigoler, avant d'ajouter:

« Bien. Maintenant que tout est clair, décidons de notre destination. »
Arnaud
Perso : Samia
Localisation : Val-de-Marne, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Arnaud »

Loin de se montrer impressionnée, Samia rend à Alix son regard noir.
« Tu espères que je te ressemble ? Que je serais capable de tuer avec la même désinvolture que toi ? Non, Alix, je ne jouerai pas à ce jeu là ! Un assassin reste un assassin, quels que soient les raisons invoquées.
Peut être vas tu me dire que tu as toujours pris soin de constater la réalité des crimes de tes victimes ? Ou bien faisais tu confiance à ce que tes employeurs voulaient bien te dire sur elles ?
Et maintenant tu me menaces pour des "sarcasmes" ? Tu penses que c'est une raison suffisante pour s'en prendre à quelqu'un ? »


Une ombre noire passe dans les yeux de la prêtresse, au point d'envahir complètement ses yeux. Les ombres semblent s'épaissir autour d'elle. L'effet ne dure qu'un instant, comme si Samia n'en était pas vraiment l'instigatrice ni ne s'en était rendue compte.
« Ne me menaces plus, Alix. Je ne suis pas une assassine, mais je saurais défendre ma vie, et sans doute mieux que tu ne le penses. »


« Pour ce qui est de la destination, c'est à toi de voir. Mais je n'attendrai pas ici que vos actes inconsidérés nous poussent à nous battre inutilement.
Ce n'est pas en tuant qu'on sauve des vie. Même si tu sembles croire qu'une vie d'assassine soit préférable à celle qu'une guérisseuse. »


Plus bas, mais sans chuchoter non plus, à Gwalch : « Gwalch, inversons les rôles si tu veux bien. A moi les sarcasmes, et à toi la conciliation. Je te laisse volontiers parler avec nos "amis" de la suite. »
Il y a dans son ton une certaine résignation mais aussi un peu d'espoir. Gwalch s'est montré à plusieurs reprises plus diplomate qu'il n'en avait l'air, avec le fermier ou le vieil elfe par exemple. Derrière son apparence désinvolte, il sait réagir dans des situations où elle même est souvent dépassée par l'émotion. Elle s'en remet donc à lui pour calmer les tensions naissantes. Un choix judicieux ? La suite le dira.
Scytale
Perso : Aldrich
Points de vie : 100 %
Localisation : Paris, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Scytale »

Lorsque Samia lui répond avec un brin de contentement et d'amabilité, Aldrich se montre plutôt touché : son sourire et ses propos ont beau ne pas être convaincus, ça fait toujours plaisir ! En revanche, lorsque l'instant d'après, elle répond avec un ton et des propos qui débordent d'acerbité et de cynisme, le bonhomme se montre tout bonnement éberlué. Loin de réagir par la colère ou la contrariété, c'est surtout l'ébahissement qui se peint sur les traits, comme s'il s'était approché la paume en avant pour serrer la main à une connaissance et n'avait reçu en guise de bienvenue qu'un soufflet.

Mais quelle mouche la pique ?

Une partie de son esprit soupçonne qu'elle réagit d'une façon aussi virulente pour détourner la question du baroudeur, mais ce dernier ne s'appesantit guère sur cette possibilité, tout entier qu'il est à sa surprise et à sa déconvenue... d'autant plus que la demoiselle ne s'arrête pas là, continuant à l'agonir d'accusations et de prétentions toutes plus outrageantes les unes que les autres ! Sur le cul, le Nordique a un peu l'air d'un con face à cette donzelle vitupérante, la main toujours tendue avec une gourde dedans, complètement interdit. Entre sa stupéfaction et le débit de parole de son interlocutrice, il n'a pas l'occasion de placer autre chose que « Je- », « Mais- », « C'est- » avant que la diatribe ne reprenne à toute allure.

Lorsque la prêtresse/sorcière achève son discours par un ultimatum, le grand blond croit pouvoir répondre, mais il a à peine le temps de faire passer un « Écoute... » qu'Alix part à son tour à l'assaut, aussi venimeuse et emportée que Samia, cette fois-ci pour rétorquer vivement et lui faire ravaler ses prétentions tout en justifiant leur comportement. Sans même chercher à savoir qui a raison ou qui a tort, Aldrich est tout simplement abasourdi par cet échange qui, en même pas une minute, est passé de retrouvailles soulagées à règlement de comptes presque à couteaux tirés !

Mais quelle mouche les pique !?

S'il s'était attendu à se disputer avec quelqu'un, ç'aurait été avec Arthur ou, à la rigueur, avec Gwalch, pas avec Samia ! Et il ne se serait certainement pas attendu à ce qu'Alix, d'ordinaire si froide et maîtresse d'elle-même, s'enflamme de la sorte ! Il faut croire que malgré l'humeur d'optimisme et d'allant qui les a envahis dernièrement, les Immaculés sont bien agités par la situation présente... la fièvre qui envahit la foule sous les paroles tempétueuses des prédicateurs aurait-elle envahi le petit groupe ? Notre ami lui-même serait bien tenté de résoudre ça en levant les bras et en partant sans se retourner, voire en distribuant quelques baffes pour remettre les points sur les i, mais c'est un grand garçon, et si sanguin qu'il soit, il ne se rend que trop bien compte que cela ne ferait que pourrir encore plus la situation déjà orageuse. N'ayant pu opposer aux reproches d'Alix que quelques « Hé ! » impuissants, il s'apprête encore une fois à répondre... pour se faire encore une fois voler la parole par la noble !

Décidément, la scène prend presque des allures de saynète comique, et si la situation d'ensemble n'était pas aussi apocalyptique et les relations entre les différents membres du groupe aussi échauffées, il pourrait y avoir de quoi en rire !

Je devrais vendre des places à deux sous de cuivre, ça renflouerait nos poches... pense-t-il sombrement.

Au lieu de quoi il se plaque une main contre le visage en grommelant, sans presque prêter attention aux reproches et aux menaces renouvelées de Samia face auxquels il s'efforce de rester aussi impassible que possible. Après tout ce qu'il a traversé : un Comte cannibale, des chouettes parlantes, des ogres, des loups, etc. ce ne sont pas des effets de sons et lumières qui vont l'impressionner !

Une fois que les échanges de politesses sont terminés et que, oh bonheur, il peut enfin prendre la parole, Aldrich retire sa main de son visage, rebouche sa gourde qu'il fourre de nouveau dans ses fontes, et prend la parole. Si ça ne tenait qu'à lui, il saisirait les deux fillettes par l'oreille et il leur laverait la bouche avec du savon pour leur apprendre les bonnes manières, mais il se doute qu'il se prendrait vite fait une dague dans le bide et un sortilège dans la poire s'il s'y essayait, aussi fait-il de gros efforts de diplomatie :

« Bon, ça suffit, on va pas jouer à qui c'est qu'a la plus grosse. Samia, je sais pas le... l'idée que tu te fais de nous, mais je suis pas jouasse de ce qui s'est passé, et Alix non plus, d'accord ? Je joue pas avec mes pouvoirs. Je me dis juste que : "Super, on va peut-être pouvoir faire quelque chose !" Je suis pas là : "Ha ha, formidable, des trucs à tuer !" J'ai autant envie de tuer qui que ce soit que de me faire un clystère aux feuilles d'orties, vu ? Et je pense que c'est pareil pour Al' : on fait de notre mieux par rapport à ce qui se passe maintenant, et franchement, on a pas besoin qu'on nous crache dessus comme si on venait de te chier sur les bottes. » L'air à la fois indigné, déboussolé et las, il reprend sa respiration et enchaîne. « Tu l'as dit toi-même : si on est tous là, c'est pour se " retrouver et unir nos forces". Alors pourquoi, au bout de même pas cinq minutes, tu nous traite comme des sacs à merde ? C'est ça ta vision d'"unir nos forces" : nous vomir dessus à tout bout de champ ? Je l'ai dit : le Mur, ça a l'air d'être le meilleur plan possible, mais si c'est pour que chaque jour, on se gueule dessus, ça va vraiment pas le faire. On s'en fout de qui a tort et qui a raison, ce qui importe, c'est de faire quelque chose. Alors soit on s'excuse tous et on repart d'un meilleur pied comme des adultes responsables, soit on continue à faire les gamins susceptibles, et tôt ou tard, ça va se terminer en baston. Alors de trois choses l'une... » conclut-il en énumérant de ses doigts. « Un : si tout le monde est prêt à mûrir, on se dit pardon, on fait ami-ami et on fait ensemble ce qu'on peut. Deux : si on peut pas se sentir, on se barre chacun de son côté et allez à Jacta est. Trois : on en peut plus et à ce moment-là, on va se mettre à l'écart et on se fout sur la gueule une fois pour toutes plutôt que de faire les chauds comme des racailles de bas quartier. »

Ayant ainsi fini sa péroraison, Aldrich se campe droit sur ses jambes, prend une bonne inspiration et expire en un « Hrrrmpphhhh. » prolongé digne d'une forge, attendant la réponse des personnes concernées. À elles de voir l'option qu'elles choisiront (même si, de préférence, il aimerait largement éviter la troisième qu'il a surtout citée pour remettre les pendules à l'heure), mais quelle que soit la possibilité retenue, au moins, ça devrait boucler la question plutôt que de rester là à s'écharper comme des chiffonniers.
tywaz
Perso : Gwalch
Points de vie : 100 %
Localisation : Clermont-ferrand, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par tywaz »

Gwalch n'en revenait pas de ce qu'il se passait à côté, les personnes les plus recherchées du royaume étaient en train de se chamailler comme des enfants sur qui à la morale la plus haute.
J'aurais dû partir tout seul, comme je l'avais prévu au début. Ils m'ennuient avec leurs non problèmes.
« Honnêtement je ne comprends même pas pourquoi vous vous engueulez. J'ai un mois de voyage dans les jambes, un gros besoin de me laver et j'ai faim. Si vous voulez continuez à débattre sur qui à la plus haute valeur morale, allez-y, c'est pas comme si on est en place public. Comme je l'ai dit à plusieurs reprise. Moi j'y vais, si vous voulez venir vous êtes les bienvenus sinon pas grave. On est pas amis, juste dans la même merde. »
Arnaud
Perso : Samia
Localisation : Val-de-Marne, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Arnaud »

Samia observe ses trois "compagnons" un moment.
Il y a Gwalch, individualiste jusqu'au bout des ongles et qui ne demanderait qu'à mener sa barque tout seul.
Alix, elle, vient tout juste de la menacer parce qu'elle n'appréciait pas son ton. Elle se vante d'avoir passé sa vie à assassiner des gens et pense tout connaître de sa vie à elle. Le "j'espère que tu en es capable" qu'elle lui a adressé au sujet de tuer pour sauver des vies ne passe décidément toujours pas.
Et puis il y a Aldrich, à leur départ insouciant du sort des hommes, et désormais capable de se transformer en prédateur. Samia ne voit que trop bien où tout cela les mènera. Ou du moins le croit elle...

« Vous ne comprenez pas ce qui vous arrive. »
D'un geste de la main elle prévient les réponses faciles, et ajoute aussitôt : « Non, je ne comprends pas tout non plus. Mais oui, je pense un peu mieux le comprendre que vous. »

Samia fait apparaître une petite sphère sombre dans le creux de sa main droite. La sphère prend la forme d'un petit feu.
« Je sais ce que c'est que d'être différente. Je le sais depuis longtemps déjà. Et non, Aldrich, ce n'est pas aussi simple que tu le penses. Je ne voulais pas t'offenser mais la vision que tu as de tes nouveaux pouvoirs te conduira forcément à mettre la vie d'autres personnes en danger. Ces pouvoirs font de toi quelqu'un qui peut disposer de la vie des autres. Et même si tu penses pouvoir faire la part des choses, c'est loin d'être aussi grisant que tu ne le penses. »
La forme disparaît entre les doigts de la prêtresse.
« Vous êtes vous demandés ce que ces pouvoirs faisaient de vous ? Etes vous encore humain ? Si vous ne l'êtes plus, pourquoi vous soucieriez vous d'eux ? Et si vous l'êtes encore, ou pensez l'être encore : combien de temps croyez vous pouvoir prétendre l'être si vous continuez de changer ? »

« Vous remettez cette discussion à plus tard, et envisagez même de tuer pour sauver des vies, comme si vous aviez le droit de décider qui doit vivre ou mourir. "La plus haute valeur morale" ? Très bien. J'assume parfaitement que nous parlions de morale. Alors oui, je préfère m'assurer que nous partageons les mêmes objectifs et la même morale quant à l'usage de nos pouvoirs. »

« Je repose donc ma question, la même que je vous avais posée avant que nous ne nous quittions : quels sont vos objectifs ? »
Scytale
Perso : Aldrich
Points de vie : 100 %
Localisation : Paris, France

Re: [Chapitre V] Le jour de la fin du monde

Message par Scytale »

Devant la réaction de celui que, faute d'en savoir davantage, il appelle toujours Épervier, Aldrich lève un sourcil à la fois interpellé et désabusé. Dans le fond, la réaction du drôle d'oiseau est à peu près celle à laquelle il s'attendait et, quoiqu'il ne le connaisse que très peu, il croit au moins ne pas se tromper sur la désinvolture et l'individualisme du personnage.

Au moins, il est pas prise de tête le loustic.

N'ayant aucune envie de se faire la nounou de qui que ce soit, et encore moins de Deux-rapières, le grand blond se contente de hausser vaguement les épaules et de répondre :

« C'est toi qui vois. Si tu veux rester, reste. Si tu veux partir, pars. » énonce-t-il, ne cherchant ni à le retenir, ni à le chasser, étant encore et toujours d'avis que chacun est bien en droit de décider pour lui-même.

En revanche, la question est largement plus complexe en ce qui concerne Samia, et s'il retient un profond soupir de lassitude face à la prêtresse/sorcière qui lui paraît décidément se donner de grands airs, il l'écoute, ne serait-ce que dans le but de régler ce bisbille une fois pour toutes.

Je sais peut-être pas faire des trucs magiques, mais j'ai probablement près de deux fois ton âge, petite. Je pense que je connais deux-trois choses sur la vie, même si je sais pas faire du feu avec mes doigts.

À la conclusion du discours de la demoiselle, le Nordique écarte les bras avec le soupir de celui qui ne prétend pas avoir toutes les réponses, et répond avec candeur :

« Qu'est-ce que j'en sais ? Qu'est-ce que t'en sais ? Je fais comme je l'ai toujours fait : je prends une chose après l'autre, comme je peux. » affirme-t-il, répétant la résolution qu'il a prise au cours de ses voyages, plutôt que de s'arrêter sur un parti qui pourrait par la suite s'avérer erroné, voire illusoire. « J'ai pas le sentiment d'avoir changé. Ce que je peux faire, je le fais, voilà tout. Je me pose pas de grandes questions du genre : "Quelle est la valeur de la vie humaine ?" ou "Ça veut dire quoi être humain ?" Y a pas de réponse... heu... absolue. Je suis pas le directeur de conscience de qui que ce soit. » Un instant, Aldrich contemple l'horizon tout en remuant pensivement la mâchoire, comme s'il mâchait ses réflexions. « Mes objectifs, c'est d'essayer de savoir ce qui arrive à Dodon et à nous, et de faire ce que je peux pour éviter le pire pour tout le monde. Et me demande pas comment, je sais pas. » Il affiche l'ombre d'un sourire gaillard, puis conclut. « Je me fais mon idée au fur et à mesure. Pas trop moyen de faire autrement, hein ! J'espère que ça répond à tes questions, parce que je peux pas vraiment m'avancer plus. J'ai pas cette prétention. » termine-t-il d'une voix posée, presque douce.

Après avoir ainsi répondu aux interrogations et aux avertissements de la noble, il reprend un air plus sérieux et s'adresse de nouveau à elle :

« Cela dit, ça change pas ce que j'avais dit : l'union fait la force, c'est bien connu, mais si c'est pour se disputer sans arrêt, c'est pas la peine. Je vais être franc, Samia : j'aime beaucoup la bonne compagnie, Al' pourra te le dire... » fait-il avec un coup d’œil complice en direction de la femme avec qui il a traversé bien des épreuves. « ... mais j'ai horreur qu'on me fasse la morale à tout bout de champ ou qu'on me dise quoi faire comme si on avait toutes les réponses ou que j'étais un gamin. Donc je te le dis à toi et à Épervier : soit on se respecte tous et on fait route ensemble, soit on peut pas s'entendre et chacun part de son côté. Parce que si on se prend de haut et qu'on se balance des prétentions sans arrêt, ça va pas le faire. »

Il exprime cet état de faits sans hostilité, simplement avec la franchise directe et honnête d'un homme habitué à une existence rude et qui apprécie ceux qui savent faire montre de la même simplicité hardie. Comme à l'égard d'Épervier, il n'a pas particulièrement envie d'envoyer Samia sur les roses, mais ce n'est pas pour autant qu'il fera mille ronds de jambe pour rester dans ses bonnes grâces et à ses côtés.
Verrouillé