[RP I] - La vision

[D&D 5] Diablo VS Emrakul - Arnaud (terminée)
Arnaud
Perso : MJ
Localisation : Val-de-Marne, France

[RP I] - La vision

Message par Arnaud »

Le ciel se couvre à l'horizon et un vent glacial souffle sur le petit sentier menant à l'Eglise. Pourtant, comme toujours, la vue est ici splendide et même le froid mordant ne vous décourage pas de vous abandonner à la contemplation de ce spectacle magnifique. Si Tristram n'est qu'un petit village isolé, ici tout semble immense. Votre regard se perd à l'horizon tandis que votre imagination vole déjà bien au delà du golfe du Westmarch, sur ces terres inconnues où la guerre fait rage.
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La guerre... si proche et si lointaine à la fois... Impossible d'ignorer ses conséquences, même ici, à plusieurs lieues des champs de bataille. Des couples désunies, des familles morcelées, des champs abandonnés... le royaume du Khanduras autrefois si riche et prospère s'est abîmé dans un conflit qui ne semble plus avoir de fin.
La nature, elle, semble, comme toujours, indifférente aux soucis des hommes. La mer et le ciel qui s'étendent à perte de vue se moquent bien que les hommes s'acharnent à causer leur malheur. Le vent impérieux se moque de l'obstacle insignifiant que votre corps représente sur son chemin. Aucune civilisation n’érigera jamais de cité plus haute que les plus hautes montagnes.
Même l'Eglise qui se dresse fièrement derrière vous, véritable chef d'oeuvre architectural que les pèlerins de tout le royaume viennent admirer, semble dérisoire au regard de l'immensité de ce monde que l'homme ne domestiquera jamais vraiment.


Pour certains d'entre vous, naturellement, ce genre de considérations n'est pas habituel, et peut être que tout cela ne vous vient pas en ces mots à l'esprit. Mais en cette fin de journée vous ressentez tous quelque chose de particulier en observant ce paysage familier. Quelque chose de l'ordre de l'abandon ou de la contemplation. Cela ne durera peut être pas longtemps, mais suffisamment pour que vous vous attardiez un peu après l'office.

Exceptionnellement, l'office a réuni l'ensemble du village, y compris les plus réticents vis à vis de la religion, de la jeune et impertinente Asha jusqu'au vieux Farhnam, le "pêcheur pécheur" comme il aime à se surnommer lui-même par provocation. C'est que cette fois, tout le monde s'est senti concerné par la mort soudaine de Wirt, un jeune orphelin du village dont chacun prenait soin, à sa façon. Pourquoi Wirt s'était-il précipité en criant vers le puits du village avant de s'y jeter en riant comme un fou ? La scène avait glacé d'effroi tous ceux qui y avaient assisté. Et Griswold, qui s'était chargé de descendre pour récupérer le corps en était revenu livide. Les sujets d'inquiétude ne manquent pas à Tristram depuis un an: récoltes et animaux déformés, maladies étranges... même les moins croyants se surprennent parfois à adresser une prière aux dieux pour qu'ils leur viennent en aide.

***


Les alentours de l'église se vident peu à peu tandis que la plupart des villageois regagnent leurs habitations et leurs occupations. Vous vous trouvez encore non loin de l'église quand Lazare la quitte à son tour.
Il émane du grand prêtre une aura naturelle qui force le respect, quand elle n'intimide pas ses interlocuteurs. La force de conviction du grand prêtre est semblable à une tempête impétueuse contenue par une discipline de fer. Mais les villageois d'une bourgade isolée peuvent-ils ressentir autre chose face à l'un des membres du haut clergé du Zakarum ? D'autant que c'est bien cet homme d'exception qui a été capable d'imposer au roi l'édification d'une église des plus impressionnantes ici-même, si loin de la capitale.

Lazare s'approche d'Ehvok, resté un peu à l'écart à contempler le paysage. Il s’assoie à côté du sacristain en poussant un grand soupir.

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« Il n'est de lieu où tu ne sois, car la lumière est partout où porte ton regard. » commente-t-il d'une voie profonde en citant les textes sacrés.
Malgré son naturel austère et sévère, le prêtre semble fatigué. Cela fait plusieurs mois qu'il se montre préoccupé, visiblement affecté par son impuissance à expliquer ou à gérer les récents problèmes survenant à Tristram depuis un an. Cela ne l'a pas rendu irascible - le père Lazare n'est pas homme à s'emporter inutilement - mais plus distant. Ces derniers temps, Ehvok et Edgar se sont vus confier des tâches que Lazare se réservait d'ordinaire, et le prêtre, plongé dans ses livres à la recherche de solutions aux soucis que connait le village, n'officie plus systématiquement à toutes les messes.
« Tout cela est l'oeuvre d'Akarat, le sais-tu ? »
Ehvok connait Akarat, le prophète qui a vu l'enfant de lumière tomber sur notre monde tel un éclair d'énergie illuminant les cieux. Mais la nature est-elle l'oeuvre d'Akarat ? Le sacristain ne peut cacher sa surprise.
« Allons, ce n'est pas la nature qui est l'oeuvre d'Akarat... encore que... Non, ce qui est l'oeuvre d'Akarat, c'est ce sentiment de beauté que tu ressens en contemplant ce paysage. C'est le Zakara, notre lumière intérieure, qui nous permet de percevoir la beauté de ce qui nous entoure, à défaut d'être en mesure de la "voir". Comprends-tu ? »

Thibalde, Asha, Willibert et Edgar ne sont pas bien loin du prêtre tandis qu'il parle avec Ehvok et tous entendent la discussion théologique qu'il entame avec son sacristain. Il mentionne le voyage du prophète au Kehjistan, le royaume situé loin à l'est du Khanduras, puis sa disparition mystérieuse, laquelle n'a pas empêché le culte de prospérer ensuite sur les bases de son enseignement. Vous connaissez déjà tous cette histoire fondatrice du Zakarum, preuve qu'un seul homme peut être à l'origine de changements majeurs dans le monde. Certains y verront de quoi se morfondre sur leur existence, misérable en comparaison. D'autres y trouveront l'espoir de pouvoir eux aussi marquer de leur empreinte ce monde... un jour peut-être ?
Lazare a-t-il conscience que d'autres l'écoutent ? Il semble en tous cas n'avoir d'attention que pour Ehvok. « Tu as fait beaucoup d'efforts au cours de ces dernières années. Toi et Edgar m'avez bien aidé. » Lazare soupire. Il n'est pas du genre à faire souvent des compliments, ou à remercier au delà de ce que la politesse exige. « Je vous remercie rarement. J'espère que vous ne m'en tenez pas rigueur. »
« Je vais avoir besoin de que vous fassiez des efforts supplémentaires quelques mois encore, après quoi vous pourrez reprendre vos habitudes... Je cherche un remède, vois-tu... un remède au mal qui frappe notre village... » Lazare fronce les sourcils et semble contrarié. « ... notre monde est menacé... je le sens... non, pour être honnête avec toi, Ehvok, je le sais... » Il pose une main rugueuse sur une épaule d'Ehvok... et s'appuie sans ménagement sur le jeune homme pour se relever. « Allons, oublies tout cela. Nous avons fort à faire pour préparer l'office de demain. » Le père Lazare se lève sans un dernier regard pour le rivage.

Comme Ehvok ne vient pas immédiatement, Lazare se retourne, légèrement agacé : « Eh bien ? Que fais tu ? Tu as assez rêvassé pour aujourd'hui et j'ai besoin de toi pour... mais... Ehvok ! » Les rares villageois encore présents dans les parages poussent des cris de stupeur en vous voyant tous les cinq vous effondrer les uns après les autres.
Incapables de parler, vous vous retrouvez allongés sur le chemin, à moitié conscient, le corps animé de spasmes.

Une autre vision se substitue à celle du monde qui vous entoure et peu à peu les visages inquiets des villageois qui se sont précipités à votre secours s'effacent pour laisser place à de profondes ténèbres zébrées périodiquement d'éclairs violets.
A l'occasion d'un éclair, vous vous distinguez les uns les autres, flottant au milieu de nulle part. Puis, comme un voile qui se déchire, l'obscurité cède la place à un ciel orageux. Votre vision s’accommode progressivement à ce nouveau paysage tandis que vous vous interrogez les uns les autres du regard. Vous êtes maintenant tous les cinq au sommet d'une falaise qui vous est inconnue, à observer une mer déchaînée et un orage spectaculaire. Vous n'avez jamais rien vu de tel : les éclairs roses et violets ont à peine le temps d'annoncer des coups de tonnerre assourdissants... et l'approche d'une créature si gigantesque que vous n'arrivez pas à en estimer la taille.

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La vision vous laisse pétrifiés. L'"oeil" de la créature semble vous fixer, et la falaise sur laquelle vous vous trouviez s'effondre, vous précipitant dans le vide.
Vous voudriez hurler, mais aucun son ne sort de votre bouche. Les quatre autres villageois qui partagent cette expérience avec vous tentent eux aussi de se rattraper avant de chuter, mais sans plus de succès que vous. Votre corps tombe en direction des récifs balayés par de gigantesques tentacules.

***


Quelque chose vous attrape et vous secoue... dans la panique, vous vous débattez... jusqu'à ouvrir les yeux sur un visage connu...

Vous êtes "revenus" à la réalité. Lazare et d'autres villageois sont agenouillés à vos côtés, et s'interpellent les uns les autres.
« - Les deux petites sont revenues à elles ! »
« - Oui, le gamin aussi ! »
« - Edgar, est-ce que ça va ? Et toi, Ehvok ? »

Il y a un soulagement mêlé d'une angoisse évidente dans leur voix.

Willibert et Edgar se remettent vite de leurs émotions. Bien qu'encore tremblants et perturbés par leur vision, ils reprennent rapidement leur souffle et parviennent à se calmer.
Ehvok, lui, met quelques minutes à se raccrocher à la réalité et à retrouver une respiration normale. Pendant un bon moment, son coeur bat si fort qu'il a l'impression qu'il va exploser.
Pour Asha et Thibalde, c'est la panique : les deux jeunes filles voient encore des images de leur vision se superposer à la réalité, et leur corps est à la fois ici, au milieu de visages connus, près de l'église, et ailleurs... ballotté par les vagues ou écrasé par de gigantesques tentacules. Il faut plusieurs minutes aux villageois pour réussir à les calmer assez pour qu'elles cessent de hurler ou de se débattre.
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Johan
Perso : Thibalde
Points de vie : 100 %

Re: [RP I] - La vision

Message par Johan »

L'office étaient d'une tristesse accablante et tous semblait touchés. Thibalde n'était pas en reste et elle resta quelques instants à contempler la mer en sortant de la cathédrale. Elle laissa sa mère et son petit frère partir devant. Elle n'était pas pressée de rejoindre la maison et faire face à la tristesse et au désarroi de Simeon. Il connaissait bien Wirt, jouait souvent avec lui. Et le jeune garçon ne comprenait le geste de l'orphelin.
La guerre, la mort, la maladie... Ce sont déjà de lourds fardeaux qu'il a du assimiler jeune. Mais ce... suicide... c'est trop pour lui.
A vrai dire, Thibalde peinait à comprendre elle aussi. Elle ruminait en son for intérieur, cherchait une réponse ou une explication là où seul un acte dénué de toute raison s'était imposé.

Perdue dans ses pensées et sa contemplation du paysage dont le calme la rassérénait, elle entendit des bribes des paroles que Lazare adressait à Evhok et Edgar, sans trop s’appesantir sur leur contenu. A quoi bon évoquer la beauté du monde lorsque l'on vient d'inhumer un si jeune enfant ?

C'est alors que la vision survint. Thibalde n'était plus devant l'église, mais face à des ténèbres impétueuses. L'aperçu que les éclairs aux couleurs anormales révélèrent figea la charpentière dans un effroi terrible. La créature, ou la montagne vivante, n'avait rien d'humain, autant dans la forme que dans l'échelle. Elle hurla, aussi fort qui lui permirent ses poumons. Du moins, c'est ce qu'elle voulu faire, mais son corps ne réagissait pas. C'était comme si l'œil qui les fixait la paralysait.

Puis la falaise s'effondra, laissant la jeune femme perdue entre deux mondes. Par moments, elle voyait des villageois autour d'elle. L'instant d'après, elle était en train de se noyer dans une mer déchaînée, au milieu de tentacules titanesques aux ondulations inquiétantes. Elle se débattait comme si sa vie en dépendait et se rendit compte après coup avoir donner un coup au forgeron qui la maintenait droite.

Petit à petit, elle reprenait prise avec la réalité, même si les sensations de cette mer noire et démontée restaient encore vive. Elle vit qu'elle n'était pas la seule concernée, que les autres personnes de son hallucination étaient aussi au sol, choquées.
Zoran999
Perso : Ehvok
Points de vie : 100 %

Re: [RP I] - La vision

Message par Zoran999 »

« ... »

Ehvok est sans voix. Les battements de son coeur compriment sa cage thoracique au point d'en expulser le peu d'air qu'il parvient à inspirer. Autour de lui, un attroupement de gens du village le regarde avec un air incrédule. Il déteste être au centre de l'attention, et cela ne fait qu'amplifier son angoisse. Mais cela n'est rien en regard de la crainte d'avoir été possédé. La vision horrifique qu'il vient d'avoir était si réelle ... . Un esprit malin aurait-il prit possession de lui ? Ses efforts pour échapper à l'influence de l'Ombre auraient-ils été vains ?

[ Ehvok a t il perçu quelque chose émanant de la créature comme un message ou une intention ? ]
► Perspicacité : 1d20(7) +5 => 12

Puis il se rappelle. Il n'était pas seul. Il se souvient d'Edgar, de Willibert, d'Asha et de Thibalde qui étaient à ses côtés sur la falaise. Il trouve la force de se redresser, et jette un regard autour de lui. Ces quatre là sont à terre, dans un état plus ou moins similaire au sien. Thibalde et Asha ont l'air d'avoir plus de mal de se remettre de leurs émotions. Il tente de se relever pour s'enquérir de leur sort, mais ses jambes se dérobent sous lui et il se retrouve une nouvelle fois au sol.

« Les tentacules, ..., Lazare ... »

Ne pouvant articuler plus de mots, il tente de se concentrer sur sa vision et se met à chercher dans sa mémoire quels écrits pourraient évoquer cette monstrueuse créature.

► Religion : 1d20(14) +4 => 18
dvins
Perso : Willibert
Points de vie : 100 %
Localisation : San francisco, USA

Re: [RP I] - La vision

Message par dvins »

Aujourd'hui compte parmi l'une des rares fois où Willibert s'est rendu à l'Église avec sa famille d'un pas décidé. Le jeune homme et ses parents n'apprécient pas le culte qu'ils considèrent comme une secte, une association de malfaiteurs haut-placés qui souhaitent s'enrichir et controller la population plus facilement. Toutefois, personne ne peut tenir ce genre de propos en public et la famille d'Alambert fait toujours bonne figure et participe aux offices avec assiduité. Alric d'Alambert, le patriarche, est même assez proche du père Lazare qui fait aussi partie des notables de Tristram.

Mais aujourd'hui, tout est différent. Aujourd'hui, le village enterre Wirt. Willibert croisait régulièrement Wirt lorsqu'il se rendait chez Thibalde. Le jeune orphelin jouait souvent avec Simeon et se joignait parfois à Thibalde et Willibert lorsqu'ils partaient courir sur la plage. La cérémonie est particulièrement remplie d'émotions et Willibert se surprend à écraser une larme au coin de son oeil à plusieurs reprises.

Après l'office, Willibert s'apprête à repartir vers le village avec ses parents mais il aperçoit son amie Thibalde à quelque mètres de là et fait signe à ses parents de partir sans lui. Doucement, il s'approche de la jeune femme, sans trop savoir quoi dire. Avec elle, il est habitué à partager des rires, des joies, et des efforts mais dans cette situation plus émotionnelle, il se trouve un peu gêné et les mots lui manquent. Il s'arrête à côté d'elle et reste là sans rien dire, plongeant lui aussi son regard dans l'horizon et se trouvant étonnamment rassuré et calmé par la vision de ce magnifique paysage qu'il a pourtant vu des milliers de fois.
Il écoute d'une oreille distraite la conversation entre le sacristain et le prêtre, et se trouve un peu inquiété par les paroles du père Lazare : Une menace qui pèse sur le monde ? Un mal qui frappe notre village ? Willibert avait bien vu les évènements étranges des derniers mois mais il n'avait jamais pris réellement conscience de l'impact que cela avait sur le village, l'esprit trop occupé par la belle Gillian et ses courbes avantageuses.

C'est alors que Willibert sent sa tête se mettre à tourner. De plus en plus vite. Il tente de s'appuyer sur Thibalde qui est à côté de lui mais chute sur le sol avant même d'avoir pu l'atteindre, agité par des spasmes incontrôlables. Il sent son esprit s'éloigner et perd connaissance.

Le jeune homme est tétanisé. Où est-il ? Quel est cet univers étrange ? Tout est terrifiant : la mer déchaînée, les éclairs violets, l'orage. Et cette créature gargantuesque qui s'avance et le fixe de son oeil. Willibert ouvre la bouche, tente de crier mais aucun son ne sort de sa gorge serrée. Il tourne la tête pour éviter le regard de la créature et voit plusieurs villageois autour de lui avant de chuter dans le vide lorsque la falaise s'effondre.

Il revient à la réalité sous le son des cris de Thibalde et d'Asha. Pendant de longues secondes, il ne dit pas un mot et se content de rester assis dans l'herbe et de se frotter les yeux, comme pour s'assurer qu'il est bien de retour dans son monde. Il entend Ehvok parler de tentacules et son coeur se remet à battre la chamade. Il se tourne vers le sacristain et crie : « Le monstre, l'oeil, tu l'as vu aussi ? Où étions-nous ? Que nous est-il arrivé ? »
boblebuter
Perso : Edgar Cendrefroide
Points de vie : 100 %
Localisation : France

Re: [RP I] - La vision

Message par boblebuter »

Edgar sort en dernier de l'église pour refermer ses lourdes portes en bois après la messe des morts prononcée pour l'enterrement du Wirt, un petit gone qui braillait et courait partout - piaillant dans les aiguës à vous en faire saigner les tympans ... un gosse plein de vie quoi... comme tous les gosses devraient l'être...
Les vieux enterrent la jeunesse... foutu monde détraqué... Akarat éclaire moi.
Prenant sa brouette dans laquelle est rangée la pelle ayant servi à l'enterrement, Edgar s'apprête à rentrer chez lui quand il aperçoit un petit groupe, dont Lazare et Ehvok, en train d'observer l'horizon. L'horizon au-delà du quel la guerre sévit... La nostalgie et l'amertume assaillissent Edgar...

Lazare dit « Tout cela est l'oeuvre d'Akarat, le sais-tu ? »
Akarat ? De quoi parle-t-il avec Ehvok ? Ce petit à tout pour prendre un jour la relève du prêtre, j'espère qu'il écoute bien ce qu'a à dire Lazare... Oh il cherche un remède au mal qui frappe notre village ? Cet homme est un saint, un saint... Comment ça le monde menacé ?
Edgar lâche sa brouette et fait un pas en direction de Lazare pour lui poser la question quand un vertige le prend, il s'affale sur le sol.

/**Interlude - Vision **/

Le monde normal revient alors que des mains le secouent, il les attrape par les poignets
« Diablerie ! C'est diablerie ! » crache Edgar le souffle coupé et les yeux écarquillés. Que s'est-il passé ? Est-il devenu fou ? Un visage porcin avec quelques touches de féminité flétrie le regarde. C'est la Graisette, la pire commère de Tristram, une vieille fille lavandière. Reprenant ses esprits plus vite qu'il ne l'aurait cru, Edgar se mord les lèvres, il ne doit surtout pas passer pour un fou, encore moins devant elle, ou les gens le jetteront carrément hors de la ville. Il doit trouver Lazare, il faut qu'il lui raconte ce qu'il s'est passé, mais en privé !

« Le monstre, l'oeil, tu l'as vu aussi ? Où étions-nous ? Que nous est-il arrivé ? » La voix à sa gauche vient d'anéantir son espoir d'étouffer l'affaire dans le village.
La tête d'Edgar cogne sur le sol lorsque Graisette la relâche pour aller se précipiter vers deux jeunes filles qui hurlent sur le sol, le visage imprégné d'effroi jusqu'à l'os. Lazare est à genou près d'Ehvok. Les gens crient, s'inquiètent. Qu'est ce que c'est que ce foutoir ?
Dans un éclair de lucidité, Edgar fait le point sur ses chausses : sèches... On le traitera de fou peut être, mais pas d'incontinent, c'est déjà cela...
Encore déboussolé, il cherche à se relever pour s'approcher de Lazare.
Modifié en dernier par boblebuter le 28 mars 2018, 10:30, modifié 4 fois.
Yaolia
Perso : Asha
Points de vie : 84 %
Localisation : Strasbourg, France

Re: [RP I] - La vision

Message par Yaolia »

Les mariages se faisant rares, les enterrements étaient désormais les seules raisons qui menaient Asha à la cathédrale. Sa mère n'aurai pas toléré qu'il en soit autrement mais elle n'avait pas eu besoin de la forcer, la jeune femme avait été témoin de la scène de la mort du petit et elle ressentait, pour une fois, le besoin de la compagnie du reste du village.

La cérémonie fut interminable, comme toujours. Asha connaissait peu Wirt, il jouait parfois avec ses frères mais il se noyait pour elle dans la masse de marmots bruyants. Cependant, la jeune fille était secouée, elle se laissa gagner par l’atmosphère de mélancolie effarée régnant dans le lieu sacré.

Quand l'office fût fini, pendant que sa mère s'attardait avec les autres femmes du village, elle s'approcha du point de vue. Elle avait toujours aimé laisser son esprit s'oublier dans le lent ressac des vagues sur le sable, dans le ciel qui portait aujourd'hui des nuages majestueux et tourmentés. Comme le village.
L'esprit perdu dans le paysage, elle reporta toutefois son attention sur le discours de Lazare lorsqu'il se mit à parler des récents événements. Au fil de ses recherches à propos de la malédiction de Thibalde, Asha avait également guetté tous ce qui pouvait se rapporter aux étrangetés dont le village avait été le théâtre. Elle n'était apparemment pas la seule...

Et puis sa vision se troubla et tout ne fût plus que chaos.
Les éclairs violets déchirent le ciel de ténèbres et s'impriment sur sa rétine, le tonnerre fait trembler ses os. Mais plus que tout cela, ce qui la fait hurler, c'est la chose immense qui emplit l'horizon. Elle ne voit rien d'autre, et rien d'autre ne la voit que l’œil immense qui la transperce et expose son âme. Mais ses hurlements refusent de sortir, il s'accumulent dans sa gorge sans parvenir à s'échapper. Elle tombe parmi les débris de la falaise. Ses hurlements bloqués l'étouffent, ou peut-être est-ce l'eau? Elle se débat comme elle peut au milieu des flots, des rochers et des tentacules qui grouillent contre elle. Et toujours l’œil qui la fixe.
Peu à peu, l'odeur de sa mère qui la tient serrée contre elle la fait reprendre contact avec... la réalité?


Dès qu'elle était tombée, sa mère s'était précipitée sur elle. « Asha?! Ma petite? Asha! » Elle la serrait contre elle tandis que sa fille s'agitait en criant. Peu à peu, sous le bercement de sa mère, Asha se calma jusqu'à ne plus être secouée que de gros sanglots. Elle s'accrochait à sa mère comme une petite fille terrifiée.

La jeune femme revenait peu à peu, toujours dans les bras d'Elliane elle s'interrogeait sur l'horreur qu'elle avait vu. Mais qu'est ce que c'était que... cette chose? Sûrement pas un animal. C'était une horreur, une abomination, une aberration. Elle se blotti un peu plus contre sa mère pour oublier ce grand œil toujours fiché en elle.
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Arnaud
Perso : MJ
Localisation : Val-de-Marne, France

Re: [RP I] - La vision

Message par Arnaud »

Thibalde se débat violemment avant de sa calmer, maîtrisée par les bras puissants du seul homme du village en mesure de rivaliser avec sa force peu commune.
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« Thibalde ! Mais arrête enfin ! Calme toi ! Thibalde ! »
Quelques gouttes de sang perlent de l'arcade sourcilière du forgeron, et tombent sur le visage de Thibalde. Surpris, Griswold s'écarte un peu et relâche son emprise tandis que Thibalde retrouve lentement son calme. « Désolé... mais tu m'en as mis une bonne... est-ce que ça va mieux ? Et... » Griswold jette un regard circulaire vers les quatre autres personnes à avoir perdu connaissance. « ...qu'est ce que c'est au juste cette histoire de monstre ? »
La question semble être adressée autant à Ehvok et à Willibert qu'au père Lazare, que Griswold interroge du regard.


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« Je n'en sais rien... » répond d'un ton glacial le père Lazare. Sans plus un mot, le prêtre décroche le médaillon qu'il porte autour du cou et enroule sa chaîne autour de son avant bras droit. Tenant le médaillon entre ses doigts crispés, il approche la main d'Ehvok. « Détends toi, Ehvok. » Il jette un regard à Edgar, qui s'est également approché, et commente à voix basse pour ce dernier : « Je dois m'assurer de ce qui vous est arrivé. Reste ici. je commence avec Ehvok. » Puis, plus bas, de sorte que seuls Edgar et Ehvok puissent entendre :





pour Edgar et Ehvok :
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Lazare place la main qui tient le médaillon au dessus du front du sacristain et prononce une courte prière dans la langue secrète du haut clergé. Une langue que même Edgar ne connaît pas, et dont les sonorités étranges précèdent l'illumination du médaillon. « Em... » Lazare se fige et se crispe un instant. Il jette sur tous ceux qui sont tombés un regard chargé de colère et d'inquiétude, puis ferme les yeux et prend une grande respiration.

Il se relève et s'adresse aux personnes présentes : « Allons, ce n'est rien. Un simple évanouissement. Ils vont bien. Que chacun retourne à ses occupations ! Il faut les laisser se reposer. »
Tandis que la foule se disperse, Griswold, le forgeron, et Elliane, la mère d'Asha, sont les seuls à rester dans les parages. Asha vient tout juste de se remettre, en partie, de ses émotions, et sa mère continue de veiller sur elle. Griswold, lui, foudroie Lazare du regard tout en épongeant comme il le peut la blessure que Thibalde lui a infligé. « Qu'est-ce que tu nous caches, Lazare ? Qu'est-ce que tu as vu en lisant l'esprit du petit ? »

Lazare soutient le regard du forgeron, regarde Elliane comme s'il hésitait à répondre, puis déclare : « Je n'ai vu qu'une partie de ce qu'il a vu... de ce qu'ils ont tous vu, si je ne me trompe pas. » Lazare interroge du regard Thiblade, Asha, Willibert et Edgar et semble trouver dans leur expression la confirmation qu'il attendait.
« Je ne peux pas encore me prononcer... je dois y réfléchir... faire des recherches... » Ehvok et Edgar songent à toutes les heures que le prêtre a déjà passé dans ses ouvrages, enfermé dans son étude, ces derniers mois. Ce qui vient de leur arriver ne fait que lui ajouter encore plus de labeur.

Griswold suggère : « Nous devrions en parler à Cain, il... »
Lazare le coupe : « Cain est un conteur d'histoires, pas un savant. Pourquoi ne pas demander conseil à Adria pendant que nous y sommes ? »
Griswold fronce les sourcils - ce qui, dans son cas actuel, n'arrange pas les choses - mais garde pour lui ce qu'il en pense.

pour Asha :
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pour Ehvok :
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pour tous :
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boblebuter
Perso : Edgar Cendrefroide
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Re: [RP I] - La vision

Message par boblebuter »

Edgar est couvert de sueur. L'idée de quelque chose ait pu sortir du corps d'Ehvok l'effraie autant que la vision qu'il a vu. Il faut absolument qu'il parle avec Lazare, mais pas maintenant, il y a beaucoup trop de monde.
Je passerai ce soir chez Lazare, il faut qu'il m'éclaire.
Edgar se penche pour redresser le petit sacristain.
« Petit, comment tu te sens ? » Ehvok est pâle, mais ce n'est rien comparé aux deux jeunes filles qui sont allongées sur le sol. Le jeune d'Alambert semble s'être remis. Il faut éviter d'inquiéter tout le village, surtout après le tragique accident du petit Wirt. Comment faire pour leur faire comprendre de ne pas trop parler devant Griswold...
Edgar prend un vertige.
« Je crois qu'un remontant ne nous fera pas de mal. » Et si Pépin examine les petites, peut être qu'il pourra lui donner quelques informations, ou pistes, sur ce qui leur est arrivé - sait-on jamais.
Johan
Perso : Thibalde
Points de vie : 100 %

Re: [RP I] - La vision

Message par Johan »

Thibalde revient à elle. Ou du moins, son esprit a cessé de s'égarer dans la vision cauchemardesque qu'il avait visité. En sentant le sang de Griswold toucher son visage, la jeune fille se rend compte finalement de la violence dont elle a fait preuve, ce qui la choque presque autant que l'horreur de son rêve. Elle arrête de gesticuler et se calme, laissant Griswold libre de s'éponger sa blessure. Elle bredouille une excuse en essuyant les gouttes sur son visage, mais s'étonne de voir le forgeron le faire avant elle. Elle se redresse en position assise et sent une douleur sourde dans ses bras. Il a du me plaquer au sol avec force pour me retenir...

Thibalde allait avoir de belles marques, mais ce n'était pas grand chose par rapport à ce qu'elle avait fait. Encore un peu sonnée, elle écoute les discussions lugubres de Lazare et Griswold en regarde autour d'elle. La jeune Asha est dans les bras de sa mère, Evok est entre les mains de Lazare et Edgar semble mieux se remettre de cette hallucination collective. L'attention de la jeune fille s'attarde alors sur Willibert, qui est un peu à l'écart dans l'herbe. Sans oser se mettre debout, elle s'approche de lui et pose une main sur son épaule en tentant un sourire.

C'est alors qu'Edgar suggère un remontant pour tous. Se méprenant sur ses intentions, Thibalde répond naïvement. « Je pense qu'il nous faut plutôt du repos. Boire n'arrangerait rien. »
Thibalde jette un coup d’œil en direction du forgeron, à l'arcade sourcilière fendue et poisseuse de sang. Je ne l'ai pas épargné... Il voulait juste m'aider... Je devrais aller m'excuser.
La jeune femme n'a pas la force de se lever pour rejoindre Griswold et elle ne se sent pas de brailler des excuses au beau milieu du groupe, mais elle n'oublie pas ce qu'elle lui doit.
dvins
Perso : Willibert
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Re: [RP I] - La vision

Message par dvins »

Willibert a rapidement reprit ses esprits et la main de son amie sur son épaule est rassurante. Il lui rend son étreinte avec un regard chaleureux.

Toutefois, la vision du chaos et de cette créature monstrueuse reste gravée dans son esprit et les explications du père Lazare ne lui conviennent pas. Il est évident que l'ecclésiastique en sait plus que ce qu'il ne laisse paraître ! Willibert ressent alors un mélange de peur et de colère : peur de finir comme Wirt, de perdre l'esprit, et colère contre cet homme qui visiblement a une bonne idée de ce qui lui arrive mais qui décide de "ne pas se prononcer".

Ç'en est trop pour Willibert, qui crie malgré lui, incapable de contenir ses émotions après ce traumatisme : « Père Lazare ! Vous savez ce qui nous arrive, ou du moins, vous en avez une bonne idée ! Dites nous, aidez-nous à comprendre ! »

Quel ego ! Peut-être que Cain ou Adria pourrait en effet nous en dire plus... Lorsqu'il pense à la sorcière, une frisson parcourt l'échine du jeune homme. Elle l'a sauvé lorsqu'il était jeune mais il ne peut s'empêcher d'avoir peur d'elle.

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Yaolia
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Re: [RP I] - La vision

Message par Yaolia »

Asha se calma peu à peu, elle s'écarta de sa mère en lui adressant un petit sourire rassurant avant de se redresser. La jeune fille époussetta sa robe de deuil, couverte de poussière sablonneuse, pour donner le temps à sa tête d'arrêter de tourner et reprendre contenance.

Lazare tente encore de contrôler les actions de tout le monde... Cain, un simple conteur? On aura tout entendu! Il faut que j'aille le voir, peut-être saura-t-il de quoi il retourne. En tout cas, il saura quoi faire.

Elle regarda les autres, se souvenant les avoir vus à ses côtés pendant la vision. Edgar et Ehvok, Willibert et Thibalde. Nous voilà cinq avec pas grand chose en commun...

A la suggestion d'Edgar, elle saisi l'occasion de prouver qu'elle était redevenue elle-même : « On sait où tu veux aller te réfugier quand ça va pas hein l'ancien! » Mais malgré sa bravade, ses mains encore tremblantes la trahissaient aux yeux de tous.
En croisant le regard de Thibalde qui avait parlé en même temps qu'elle, elle éclata d'un rire un peu trop aigu.
Modifié en dernier par Yaolia le 28 mars 2018, 17:58, modifié 2 fois.
Zoran999
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Re: [RP I] - La vision

Message par Zoran999 »

Voir le désarroi sur le visage de Lazare suscite en Ehvok un grand sentiment d'abandon. Même s'il doute que le prêtre n'a pas encore épuisé toutes ses ressources, il pressent que Lazare ne pourra pas réussir à contrer l'horrible menace qui semble peser sur le monde. Il est peut-être temps pour Ehvok de prendre les choses en main.

Les autres semblent aussi perdus que lui, pensant chercher de l'aide chez Caïn, chez Adria ou encore dans l'hydromel. Dans un élan de courage, d'une voix mal assurée, il s'adresse à eux.

« E-é-écoutez tous. Nous venons sans aucun doute de vivre une expérience terrifiante. Mais tout cela semble nous dire que le temps est compté. Je ne sais pour quelle raison nous avons été victimes de cette vision, mais j'ai le sentiment que ce que nous avons vu menace notre monde. Là-bas, sur la falaise, ..., euh, je veux dire là où nous étions, ..., euh, enfin, vous me comprenez, j'ai eu la même impression étrange que lors des obsèques du jeune Wirt. L'impression que quelque chose est en train de ronger Tristram par la moelle. Nous avons peut-être été choisis par la Lumière pour nous lever contre cette menace. Wirt semblait comme possédé. Il s'est peut-être jeté dans le puit pour rejoindre une voix qui l'appelait. »

Puis, se tournant vers Griswold :

« Toi qui a été repêcher Wirt, as-tu vu ou ressenti quelque chose d'étrange au fond du puit ? »
Verrouillé