[RP 1.1] L'arrivée à Baldhiver

[dvins]

Les Aventuriers de Branorthia

An 3457, mois du crépuscule

Quiconque se trouvait sur la route impériale menant de la ville de Baldhiver aux provinces du sud avait eu l'occasion de croiser un groupe pour le moins hétéroclite, marchant d'un pas décidé vers la cité du nord. Une petite gnome au regard pétillant, une jeune humaine à l'allure joviale, un nain armé jusqu'aux dents, une halfeline tatouée au regard déterminé, et un humain au physique musculeux. Voilà le genre de compagnie qu'on ne voyait pas à tous les coins de rue, et pourtant, ils marchaient tous dans la même direction, s'avançant vers la cité isolée de Baldhiver.

Il faut dire que la route était devenue très passante et qu'on voyait toute sorte de gens s'y déplacer, toujours en direction du nord. Depuis la découverte du portail, l'empire entier était en émoi et des voyageurs venus des quatre coins du monde se dirigeaient vers le massif des Roches Brunes pour tenter de découvrir ce qui se passait réellement et, éventuellement, pour tirer profit de la situation.

De nombreuses rumeurs, toutes plus folles les unes que les autres, circulaient dans l'empire à propos de cette découverte. Certains disaient que le portail menait vers un monde merveilleux, où le sol des cités était pavé d'or et où des pierres précieuses jonchaient le sol des campagnes alentours. Certains parlaient de monstre assoiffés de sang ou d'armées de barbares sans pitié qui voulaient utiliser le portail pour envahir l'empire de Mengar. D'autres encore racontaient qu'une liche contrôlait le portail et que ses armées de mort-vivants allaient bientôt envahir le monde connu.

La seule constante était qu'un passage vers un autre monde existait et qu'il était situé près de Baldhiver, dans les montagnes au delà des bois de Freasha. Il n'y avait qu'un moyen de découvrir la vérité et c'était d'aller voir de ses propres yeux se qui se cachait dans cette montagne... et c'est ce que nos aventuriers étaient sur le point de faire.

Le trajet n'avait pas été de tout repos pour notre troupe. L'augmentation de la fréquentation des routes avait de bon côtés : plus d'auberges étaient disponibles pour les voyageurs et il était plus simple de suivre le tracé des chemins, mais elle attirait aussi de nombreux problèmes. Des arnaqueurs jouaient sur la crédulité des voyageurs et les envoyaient dans de mauvaises directions ou leur extorquaient de l'argent contre de faux renseignements. Mais le plus gros problème sur ces routes étaient les brigands de grand chemin qui détroussaient de les voyageurs. Après s'être frottés à ces individus à plusieurs reprises, nos amis se sont petit à petit rencontrés sur la route et décidèrent de faire la fin du voyage ensemble, l'union faisant la force.

C'est donc après de longues journées de marche que notre petite troupe arrivait enfin en vue de la ville de Baldhiver.




La ville fortifiée de Baldhiver était construite sur un roc et se dressait fièrement dans le ciel nuageux de Branorthia. Derrière la ville se dressaient les bois de Freasha et au loin on pouvait voir le massif des Roches Brunes. Le fond de l'air était frais et les aventuriers appréciaient la chaleur de leurs manteaux mais le temps, bien que nuageux, n'était pas menaçant.

De par sa taille, on pouvait supposer que la ville abritait environ deux à trois mille âmes. Au nord s'étendait une mer de tentes et de baraquements temporaires. Il semblait que la population de la cité avait augmenté de manière très importante et que les efforts de construction n'étaient pas suffisants pour loger tout le monde.

Devant nos aventuriers, la route se dessinait clairement jusqu'à la cité au travers de la steppe verdoyante et il devait leur rester une trentaine de minutes de marche avant d'atteindre les portes de la ville.


[ C'est parti ! Je vous laisse faire une petite description/introduction de votre personnage pour votre premier post, puis indiquez moi ce que vous souhaitez faire ]

[Arnaud]

Tandis que le petit groupe s'approchait des portes de la cité, le regard de Shamilia vagabondait déjà au delà, vers les bois de Freasha.
Choupette volait haut dans le ciel, offrant régulièrement à sa maîtresse une vue imprenable sur la cité, les bois et les massifs qui se profilaient au loin.

Shamilia se montrait étonnamment adroite pour continuer à marcher sans tomber alors même qu'elle échangeait ses sens avec ceux de son familier féerique. « C'est simple. Je mémorise le chemin. Et puis, je me vois aussi de là haut. » avait elle donné comme explication de ce petit prodige à Tamas le Quatrième, un guerrier nain qui avait vite suscité tout son intérêt quand il avait commencé à décliner les nombreux noms de ses ancêtres.
Car oui, Shamilia était passionnée par les noms et les surnoms, qui reflétaient pour elle un désir certain de fantaisie. Avec Tamas IV "Casque de fer", fils de Tamas III "Os de géant" et de Moradrina "Brise du Nord", petit-fils de Damas XI "Le blond" d'un côté et petit-fils de Tamas II "Pierre de lave" de l'autre, elle se régalait à imaginer toutes sortes d'histoires.
Shamilia semblait se passionner autant pour les histoires qu'elle se racontait que par les faits "réels". Le fait que Tamas parle peu ne lui posait donc finalement aucun problème.

Le nain semblait bien connaître une halfelin aux allures de guerrier, elle aussi. Une dénommée Kaï. Tous deux s'étaient rencontrés dans des circonstances incroyables, et l'histoire de Kaï avait passionné Shamilia. Elle se demandait à quoi pouvait ressembler ce Zerim, qui devait être terriblement fort pour vaincre si aisément une guerrière aussi robuste et déterminée. Elle l'imaginait avec une grosse barbe noire, le crâne rasé, les yeux perçants, et quand elle avait fini d'imaginer son visage, elle en venait à des détails de son anatomie qui lui donnaient rapidement envie de penser à autre chose.

Manger par exemple. En donnant à manger aux écureuils et aux rossignols qui gambadaient et tournoyaient sans cesse autour d'elle, Shamilia se prêtait à rêver à un bon repas à Baldhiver. Elle avait beaucoup voyagé au cours de sa vie, mais ces derniers jours avaient été relativement épuisants. Pas moyen de faire une pause tranquille sans qu'un voleur de grand chemin ne se mette en tête d''attaquer le petit groupe. Kaï et Tamas le Quatrième n'en faisaient en général qu'une bouchée, mais ses deux autres compagnons humains n'étaient pas en reste. Boltusin avait été le premier qu'elle avait croisé sur la route de Baldhiver. Il l'avait sauvée, ou... en fait... pensait l'avoir sauvée, d'une embuscade. Choupette l'avait prévenue de la présence de brigands, et elle avait utilisé ses illusions pour détourner leur attention, quand Boltusin était intervenu pour lui prêter main forte. C'est l'intention qui compte. s'était elle dit en voyant le jeune homme mettre en déroute les assaillants de son illusion. Et elle l'avait naturellement chaleureusement remercié pour son intervention. Tous deux firent ainsi route ensemble, Shamilia ne se lassant pas d'entendre cet homme avenant parler de tempêtes et d'orages magnifiques.

Amilia avait aussi retenu toute l'attention de Shamilia. Déjà, et c'était très important pour la gnome, l'humaine possédait un nom très semblable à l'un des siens, à savoir Shamilia, le nom qu'elle donnait en général aux personnes parlant le commun et avec qui elle n'avait pas encore noué des relations privilégiées. Ensuite, c'était une magicienne, comme elle, et avec des connaissances très différentes. "Complémentaires" avait dit Amilia, qui montrait la même curiosité à l'égard des savoirs de Shamilia. Toutes deux avaient tant à échanger ! Shamilia était insatiable. « Pourquoi n'as tu pas de baguette ? Ta dague, ce n'est pas un athamé, n'est ce pas ? Où se cache ta fée ? » Comme elle avait appris au cours de ses voyages, et de son expérience de receleuse, qu'elle ne cachait nullement, à ne pas harceler de questions les gens, elle s'était fixé comme règle de ne pas poser plus de trois questions par demi journée à sa confrère. « Un sort pour aider les gens à dormir ? C'est incroyable ! Ma maîtresse m'en avait parlé : elle me disait que ce sortilège lui avait été plusieurs fois très utile. »

Shamilia parlait peu de celle qui lui avait enseigné la magie sinon qu'il s'agissait d'une gnome talentueuse. Un petit sourire fier et espiègle se dessinait alors sur le visage de la petite magicienne.
Elle était contente d'avoir pu voyager en bonne compagnie, et se demandait maintenant si leur groupe allait se défaire ou perdurer encore jusqu'au bout de leur voyage. « Pour ma part, je suis prête à continuer avec vous. Si vous voulez bien de nous ! » dit elle tandis que choupette, ses écureuils et ses oiseaux se réunissaient autour d'elle.

[Ivanoff]

Tamas n’était pas mécontent d’arriver enfin à Baldhiver. Il fixait le massif des Roches Brunes à l’horizon et ça lui mettait du baume au cœur de retrouver enfin des paysages montagneux.

Il faut dire que la longue marche, même pour un solide nain comme Tamas, n’a pas été de tout repos. Ses nombreuses ampoules aux pieds avaient mis du temps à cicatriser car il n’avait rien pour se soigner. Et têtu comme il était, il avait tout fait pour que personne ne remarque ce « petit souci », et avait souffert en silence.
Kaï et lui avaient fait le début du voyage à deux, et donnaient désormais l’impression de se connaître comme de vrais amis d’enfance, se remémorant le soleil se couchant sur les neiges immaculées des montagnes bleues et la beauté du glacier du Pic « Deux Dents ».

Les premières semaines de marche étaient plutôt calmes, mais cela changea le jour où ils firent la connaissance de Shamilia, Amalia et Boltusin… Les journées devinrent tout à coup plus animées. Parfois trop animées même, au goût de Tamas : Saloperie de bestiole qui s’est encore fourrée dans mon sac pour grignoter mes repas…
Mais c’est surtout qu’il était mal à l’aise avec les deux magiciennes. Elles parlaient de sujets dont il ne comprenait pas un mot. Déjà qu’il n'était pas très à l’aise avec les femmes (excepté Kaï, mais c'est une guerrière comme lui). Alors de peur d’avoir l’air bête, il évitait de prendre part à leur longs discours… sauf quand Shamilia lui redemandait pour la vingtième fois de lister tous les noms de ses ancêtres ! Mais ça il aimait bien, ça le rendait fier !

Le jour-là, Tamas, menant la marche, se retourna vers ses compagnons de route : « Par l’enclume de Goudrim, ça y est, Baldhiver en vue ! C’est pas trop tôt, ces mornes plaines me sortaient par les trous de nez ! »

[Baron]

Kaï n'avait eut de cesse de regarder derrière son épaule depuis le début du voyage, craignant de voir surgir à l'horizon le poudroiement funeste d'une troupe de chevaucheurs. L'horizon d'ailleurs avait été le premier d'une longue liste d'émerveillements, il lui arrivait parfois de pouvoir tourner entièrement sur elle-même sans voir l'ombre d'un relief. Rien de comparable à sa région natal où un pic ou un rocher venait toujours briser la plane monotonie du bord du ciel. Elle en concevait un certain vertige, sensation toute neuve pour une halfeline qui avait l'habitude du vide.

Si elle s'évertuait à conserver une certaine gravité dans ce nouvel univers étrange qu'est la civilisation, s'imaginant toujours mille dangers tapis dans l'ombre faute de comprendre pleinement les choses, elle peinait de plus en plus à retenir ses sourires béats et fascinés. Bien qu'elle refusa catégoriquement de l'admettre, la bande offrait un cocon rassurant, une forme de clan miniature qu'elle ne pouvait s’empêcher de considérer avec une certaine affection, et dans lequel elle se sentait libre d'être elle-même. Elle balayait, bien sûr, ces sentiments aussitôt qu'elle s'en apercevait et essayait de se convaincre de sa totale indépendance mais elle ne tardait généralement pas à trouver d'autres raisons pour venir au secours de son cœur et s'éviter d'avoir à admettre ses véritables motifs.
D'abord, elle se avait une dette immense envers Tamas qui l'avait recueilli alors qu'elle était au bout de ses forces, presque condamnée. Puis, les Dieux lui avaient envoyé un message, certes, elle n'en saisissait pas tout le sens mais sa place était là. Enfin, il était clair que le groupe avait besoin d'elle, le nain mis à part, ils lui paraissaient tous relativement fragiles, et sans elle, ils termineraient bien vite dans le ventre d'un ours-hibou.

Satisfaite de sa plaidoirie intérieure, elle s'autorisa un coup d'oeil tendre entre ses tresses blondes et ses mèches maltraitées par le voyage à ses compagnons. Tamas était un nain loyal et courageux, qu'elle avait investi de sa confiance. Boltusin était un objet de curiosité, elle pouvait sentir frémir en lui la colère de l'orage pourtant c'est lui le premier qui avait retenu son bras pour lui expliquer qu'en territoire civilisé, une fois l'ennemi vaincu et implorant, aussi brigand qu'il fut, il ne convenait pas de lui couper la tête. Quant aux deux magiciennes, si elles la fascinaient aussi, Kaï ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie pour le don de magie que les Dieux lui refusaient et ce bien qu'elle ait reçu les tatouages sacrés dont on pouvait apercevoir une partie sur son bras et son visage en figures abstraites et torsadées. Mais que vous faudra-t-il donc ?

Kaï cheminait ainsi perdue dans ses pensées, lorsqu'elle en fut tirée par les remarques de ses compagnons. Elle contempla alors la ville, grouillante et immense qui était pour elle toujours source d'étonnements. En réponse à Shamilia, elle dit, rougissant légèrement, sur un ton inhabituellement timide : « Pourquoi pas ? Je ne suis pas contre... Je veux dire... hum... il peut encore y avoir des dangers... enfin... c'est plus pratique. »

[DameÉlinor]

Amalia était déjà en chemin depuis cinq jours lorsqu'elle croisa la route d'un duo qui avait attiré son attention. Composé d'un humain au sommet de ses capacités physiques et d'une gnome apparement douée dans les sciences arcaniques, le duo occupait la table voisine dans l'auberge où elle s'était arrêtée.
Son naturel curieux avait pris le dessus et la conversation s'était engagée. La jeune magicienne avait alors appris ce soir la qu'elle partageait la même destination que ses deux interlocuteurs, et l'idée de faire route commune était venue d'elle-même. Amalia se sentait capable de faire face à un ou deux brigands amateurs isolés, mais elle n'aurait pas refusé la présence de deux personnes supplémentaires pour s'entraider.

La suite du voyage lui avait également permis d'échanger avec Shamilia la gnome sur certaines connaissances plus ou moins magiques, ce qui était un vrai plaisir pour elle. Shamilia avait paru étonnée qu'elle ne possède pas de baguette mais uniquement un bâton, certes ornée d'une belle pierre, et une simple dague de bonne facture. La gnome était aussi adepte des questions, mais Amalia avait l'impression qu'elle se limitait en terme de nombre. Si elle savait combien je peux en poser en même temps par moment, elle se retiendrait un peu moins .. pensa-t-elle en souriant.

Quelques temps après, le groupe s'agrandi encore de deux nouveaux membres : un nain entièrement recouvert de fer, du casque à la semelle de ses bottes, et affublé d'armes impressionnantes, et d'une halfeline tatouée qui ne semblait pas moins féroce en cas de combat que le nain, du moins aux yeux d'Amalia.

Chacun avait son histoire propre, mais tous avaient la même destination : franchir le fameux portail au nord de Baldhiver. Vint alors la question, que certainement chacun des cinq devait se poser mais que Shamilia fut la première à exprimer de vive voix : continuer ensemble ou maintenant partir chacun de son côté.

« Je serais ravie de pouvoir continuer la route avec vous, si cela vous convient également. Les routes n'étaient pas sur ici, mais rien ne dit qu'elles le seront d'avantage de l'autre côté du portail. »
« Mais avant toute chose, je suis preneuse d'un bon repas chaud, d'un bon bain et d'une longue nuit de sommeil dans un vrai lit ! »

L'aventure allait vraiment commencer, et Amalia était bien heureuse d'avoir rencontré ses quatre compagnons.

[Puncho]

Poussé par les vents du destin, Boltusin bourlinguait d'hameaux en hameaux, de villages en villages, de cités en cités. Il y avait maintenant plus de 3 ans que le novice de Faradé avait quitté la Cage dans une évidente fébrilité et avec de modestes moyens. Parfois, l'itinérant marchait de longues semaines, cherchant un toit et un couvert chez l'habitant, en échange d'histoires et de menus travaux. D'autres fois, il s'installait quelques semaines, la plupart du temps dans un temple d'une grande ville, pour faire provisions de repos, de plaisirs et d'argent. Très souvent, il trouvait un emploi auprès des tisserands et autres chiffonniers. La rémunération était correcte et la compagnie des femmes était un avantage tout à fait significatif.

Entre Leu-sur-Lau et Mesador, Boltusin rencontra la plus petite femme qu'il n'avait jamais vu. Tout d'abord, il avait cru que c'était une enfant, par surcroît, harcelé par des voleurs de grand chemin. Fort de son entrainement au bâton, Boltusin s'interposa mais il s'avéra que la jeune fille, Shamilia, était en réalité une gnome, adepte des arcanes et que sa vie était nullement en danger. La rencontre fut heureuse car ils partageaient cette même idée d'approcher les Montagnes Brunes pour y valider la rumeur qui avait attiré Boltusin au départ. Ils voyagèrent ensemble jusqu'à Montruk, où ils croisèrent la route Amalia.

Même si ce fut Boltusin qui approcha la jolie demoiselle, mais la conversation fut vite détournée par Shamilia, avec qui elle partageait une communauté d'intérêts pour l'art de la magie. Le Faradéen manifestait un intérêt mitigé pour la conversation, mais l'interaction des deux adeptes était agréable à contempler. Amalia ne perdait rien pour attendre. Boltusin trouverait bien le temps de déployer son charme pour amadouer sa singulière compagne car, effectivement, elle accepta de partager la route avec Shamilia et lui, jusqu'à Baldhiver, à quelques jours de Montruk.

Après quelques lieues, le trio fit la rencontre d'un duo dont la destination était mutuelle. Comme tout le monde avait de bonnes intentions, ils s'associèrent pour franchir ce qui restait de distance entre Montruk et Baldhiver. Selon ce qu'ils avaient raconté, Kaï et Tamas étaient de redoutables combattants aguerris. Pendant les premiers jours, Boltusin peina à trouver ses marques avec des caractères aussi bouillants que le sien. Il eut quelques prises de bec où le jeune acolyte ravala sagement son honneur de crainte d'éveiller l'acier du nain ou celui de la blonde halfeline.

À l'approche de Bladhiver, chacun avait trouvé sa place dans le groupe. Les points avaient été mis sur les i, les barres, sur les T. Finalement, une certaine cohésion s'installait. Lorsque la troupe s'arrêta pour admirer les fortifications de la ville sur le proche horizon, Boltusin eut la ridicule pensée d'avoir sous les yeux le portrait d'une étrange famille. Lui, le père, Amilia, la mère, et les trois enfants, tout aussi disparate dans leur personnalité.

« Les enfants, nous y voilà ! » railla-t-il. Pour lui, il ne faisait aucun doute qu'ils allaient continuer ensemble. Pourquoi avoir franchi toute cette distance pour se séparer juste avant la destination.
« Il semble y avoir du monde en ville. J'espère que nous ne peinerons pas à trouver tout ce que tu souhaites, Amalia. » Le sourire de Boltusin fut vite assombri lorsqu'il considéra le poids de sa bourse. S'il avait appris une chose dans son pèlerinage, c'est que ce genre de luxe allégeait rapidement le fruit des labeurs. Après ce long voyage, Boltusin n'avait pas le coeur à se mettre aussi vite à l'ouvrage pour regarnir sa bourse.

[dvins]

Nos aventuriers parcoururent rapidement les quelques kilomètres qui les séparaient de la ville de Baldhiver. Plus ils s'approchaient, plus ils pouvaient distinguer les détails de la cité et des campements aux alentours. La cité semblait extrêmement animée, on pouvait voir des gens aller et venir dans toutes les directions. La ville semblait ancienne, taillée à même le roc et notre maître nain pouvait apprécier un travail un peu rustique mais solide et très acceptable pour des humains.

Le soleil commençait à baisser dans le ciel, il devait rester quelques heures avant le crépuscule.

Arrivés devant les portes de la villes, protégées par une lourde grille qui était en position ouverte, notre groupe fut accueilli par un homme d'un certain âge, vêtu de bleu. Non loin de là, trois gardes en armure se tenaient autour d'un brasero, tentant de réchauffer leurs main meurtries par le froid. Tous portaient les couleurs du royaume de Branorthia que nos héros connaissaient bien et qui flottaient aussi sur les drapeaux au dessus de la porte.

L'homme en bleu était assis à une petite table, près de l'entrée. Lorsque les aventuriers s'approchèrent, il leur dit : « Hola braves gens ! Bienvenue dans la cité de Baldhiver, terre du seigneur d'Armond. Je suis Comeli, assistant du seigneur Armond, en charge du contrôle de la population et de la sécurité. » Il dévisagea les aventuriers avant d'ajouter : « Je suppose que vous venez pour le portail, comme tout le monde ces temps-ci... »

L'homme reporta alors son attention sur le parchemin qui se tenait devant lui, trempa une plume dans son encrier et continua : « Pour des raisons de sécurité et au vu de la grande affluence d'étrangers dans notre belle cité, nous tenons un registre des nouveaux arrivants. Veuillez décliner vos noms et la raison de votre visite je vous prie. »

L'homme n'était pas dédaigneux mais il n'était pas non plus très chaleureux. Il semblait épuisé, ce qui pouvait se comprendre au vu de la croissance que la ville avait semblait subir récemment.

Il portait au côté une rapière mais il semblait être un homme de lettres, plus proche de la politique que du combat.

[DameÉlinor]

Amalia laissait son regarder vagabonder dans un peu toutes les directions, découvrant pour la première fois la ville de Baldhiver. Les rues qu'elle apercevait étaient pleines, tout comme les alentours de la ville. Des petits commerces avaient fleuris à tous les coins de rue, signe que l'affluence avait toutefois de réels bienfaits pour les habitants locaux.

À la vue des gardes essayant de se réchauffer autour de leur brasero, la jeune femme pris réellement conscience de l'importance du froid : la marche à allure soutenue qu'ils maintenant les avait grandement aidé à ne pas le ressentir jusqu'ici.

Arrivée à la porte de l'enceinte avec ses compagnons, Amalia écouta le dénommé Comeli puis répondit à sa question.
« Amalia GreyStorm », dit-elle en épelant son nom de famille, trop souvent écorché. « Je viens ... » Elle regardera alors rapidement ses quatre compagnons d'un bref coup d'œil, « Pardon, nous venons effectivement dans la région pour le portail dont la moitié du Royaume parle. Mais pour ma part, la première raison est tout d'abord un bon repas pour ce soir et un bon lit pour la nuit ! »
Elle souria qu'à Comelî, et ajouta : « Auriez vous une adresse en particulier à nous conseiller pour cela ? »

[Ivanoff]

En attendant que ce fut son tour de s'inscrire, Tamas scrutait les moindres détails architecturaux des hautes fortifications qui se dressaient devant lui.
Ah ouais quand même ... les murailles d'enceintes ont l'air plutôt épaisses ... et là, tiens, la courtine et les tours de flanquement... ah oui c'est du semi-circulaire... bon, c'est pas la meilleur technique ... C'est quand même pas mal, il faut avouer ... j'ai hâte de voir le donjon de plus près ...

Lorsqu'il s'avança à la table du dénommé Comelli, il se présenta machinalement : « Tamas IV "Casque de fer", fils de Tamas III "Os de géant" et de Moradrina "Brise du Nord", petit-fils de Damas XI "Le blond" d'un côté et ... »
Le notable ne lui laissa pas le temps de terminer et lui demanda la raison de sa venue à Baldhiver.
Tamas répondit cette fois de façon beaucoup plus concise : « Le portail »

Il laissa rapidement sa place au suivant, et rejoignit Amalia qui s'était avancée devant l'entrée. Il jeta au passage un regard aux gardes en armure. Il voulu les saluer, mais se ravisa en se rappelant que les humains de Branorthia n'avaient sans doute pas les coutumes que les siennes.

[dvins]

L'homme nota soigneusement le nom de la magicienne et du guerrier sur son parchemin. Devant le sourire d'Amalia, Comeli sembla se dérider un peu : « Ha oui tout le monde en parle de ce portail... Même si bien peu l'ont vu de leurs propres yeux ! Je pense que vous n'aurez pas de mal à trouver de quoi manger dans la ville. Les récoltes ont été bonnes cette année dans le sud du royaume et de nombreux cuisiniers ambulants des villes alentours sont venus ici pour tirer profit de l'affluence de visiteurs dans notre belle ville. Je vous conseille de chercher les cuisiniers venus du bord de la mer, de la ville de Quai-Bhab, leur cuisine est assez exceptionnelle. »

Il esquissa même un sourire en entendant le nain dérouler son arbre généalogique, puis reprit : « Par contre pour le logement, ça risque d'être plus compliqué... Vous avez sûrement pu apercevoir toutes les tentes et baraquements temporaires en approchant, nos auberges sont pleines à craquer. Enfin vous pouvez toujours tenter votre chance et voir s'il leur reste de la place mais notre ville a du mal à faire face à la demande. »

[Arnaud]

« Bonsoir monseigneur Comeli. »
Petite révérence à la façon des gnomes : un genoux légèrement fléchi, les mains sur les côtés pour pincer la robe, et un très grand sourire.
Comme le disent les gnomes des forêts, un grand sourire vaut mieux que des manières trop sophistiquées.
« Camille, pour les humains. Je voyage avec mes amis pour découvrir le portail dont tout le monde parle. »
« Vous dites que bien peu l'ont vu de leurs propres yeux ? Mais c'est formidable : cela veut dire que des gens l'ont vu et sont revenus pour en parler en ville ? »

[Puncho]

Boltusin avait laissé les femmes se présenter d'abord. Tamas ne démontrait pas le même souci et il s'était avancé rapidement. Devant l'hésitation de Kaï, le vagabond prit les devant.
« Je me nomme Boltusin, d'Ionos et ce petit bout de blondine se fait appeler Kaï. Nous voyageons tous ensemble, curieux de poser les yeux sur cet élusif portail. »
La gnome posait une bonne question à la suite de la remarque de Comeli. Boltusin avait plutôt senti sa bouche se remplir de salive lorsqu'il mentionna Quai-Bab. Il y a si longtemps qu'il n'a pas poser ses lèvres sur les fruits de la mer.
« On sait donc où il se trouve, ce fameux portail ? Vous devez bien le savoir. Pourriez-vous nous indiquer comment s'y rendre ? »