[RP4] De l'autre côté

[Ivanoff]

Tamas n'intervient pas dans la querelle entre Shamilia et Conrad, mais il n'en pense pas moins Je sens que la nuit va être longue...
Il choisit un des lits, défait son sac, installe ses affaires, puis commence le repas tout seul : « Heu, je suppose que je ne vous attends pas pour le repas ? »

Un peu plus tard, lorsque l'atmosphère est moins électrique, il fait un tour dehors et tente de calmer Shamilia : « Je suis d'accord avec toi, il est un peu pénible avec son Colleron, mais ne te mets pas dans des états pareils, c'est pas grave... il ne fait pas ça en mal... viens manger plutôt, il est vraiment fameux leur poisson ! »

[Eymerich13]

Le prêtre est pris de surprise et tristesse lorsqu'il compte 4 lits dans la tente. Il voit la petite gnome peu à peu lâcher les ressentiments qu'elle a envers lui et, comprend, en partie la rage de la gnome. Il était inutile de rajouter plus de tension à cette situation et Conrad essaye donc de répondre aussi calmement que possible :
« Oui, Shamilia, J'ai des croyances, des principes et j'essaye de m'y conformer.
Je crois qu'il en est de même pour vous, et croyez moi, j'essaye d'en tenir compte car je vous respecte plus que vous ne vous en doutez.
Avez la Shaebora, j'ai émis des réticences à me prêter à l'exercice de la transe et j'ai sereinement exposé mes réserves : vous avez surement remarqué que cet avis n'engageait que moi et que cela n'empêchait nullement Tamas et vous de vous prêter à l'exercice.
Aussi, Je ne crois pas être à l'origine de la tension qui a mis fin à notre discussion avec la Shaebora et sachez le, je suis aussi navré que vous que cette discussion ait pris fin. »

Le prêtre marque le coups et prend une grande inspiration quand Shamilia parle de la mort de Morrigan:
« Je crois que vous abordez maintenant la raison de votre colère et votre ressentiment envers tout ce que je dit ou fait.
- Croyez vous avoir le monopole du cœur ?
- Croyez-vous avoir été la seule à être affectée par la mort de Morrigan ?

Mes croyances n'y font rien, je ne suis pas inflexible et encore moins insensible : Voir mourir un compagnon reste une épreuve insoutenable.
- Oui, je vous ai mal parlé sous le coup de la colère et de mon impuissance à la guérir ;
- Et, Oui, j'étais prêt à l'empêcher de grimper,
- mais Non, Vous comme moi, ne sommes pas responsables de sa mort. Son démon intérieur était un être puissant et il aurait fini tôt ou tard par la consumer.
Acceptez mes excuses ou détestez moi mais de grâce, évitons d'étaler nos désaccords. Ces tensions sont inutiles et destructrices, en particulier dans ce monde austère et inconnu. Je crois vous avoir été loyal, je le resterai : D'ici une semaine, je vous demanderai, à vous et à Tamas, si vous souhaitez ou pas que je continue à vous accompagner. Au pire, je m'en retournerai seul vers le portail. »

[Arnaud]

Shamilia se sentait triste et désorientée. Les propos de Conrad, comme toujours, semblaient sincères. Que devait elle penser de tout cela ? La mort de Morrigan l'avait-elle plus affectée qu'elle ne l'imaginait ? Elle avait beau y réfléchir, elle ne ressentait pas vraiment de peine pour la jeune femme, à qui elle n'avait pas eu le temps de s'attacher. Non, ce qui revenait sans cesse, c'était l'image de Conrad, penché sur le corps démembré et profitant de la stupeur générale pour lui adresser des reproches. Elle ne se sentait pas coupable, et comprenait que Conrad regrettait ces mots, mais ils étaient là, trop présents dans sa mémoire pour qu'elle sache comment les oublier.
Shamilia s'en voulait de se montrer incapable de pardonner. Elle n'aimait pas les conflits inutiles et n'avait pas pour habitude de rester longtemps auprès de personnes aussi différentes dans leurs convictions. Le monde était vaste après tout, et rien ne forçait personne à rester en mauvaise compagnie. Conrad n'était pas méchant, pensait-elle, mais elle n'arrivait pas à le voir autrement que comme un individu désireux d'utiliser les autres à ses fins. Il lui donnait l'impression qu'elle n'était qu'un outil entre ses mains, un moyen à mettre au service de son dieu omniprésent.
Les dieux étaient un autre soucis... pourquoi donc tant de mortels confiaient-ils ainsi leur liberté à ces êtres indifférents ou si lointains, qui se livraient eux-mêmes assez de guerres obscures pour faire douter de leur supposée sagesse ?

Toutes ces questions se bousculaient dans la tête de Shamilia, qui commençaient petit à petit à se calmer en laissant son regard vagabonder dans le camp si paisible. Puis Tamas vint à sa rencontre.

« Merci Tamas... c'est très gentil... je... tu as raison, sans doute. Je... je vais faire un effort. Je vous rejoins dans un instant. »

[Eymerich13]

Le prêtre en avait eu assez de cette journée. Trop de morts, de batailles, de combats et disputes,...
La mort de Morrigan avait révélé une chose : alors que les pouvoirs de Conrad n'avait jamais été aussi puissants, il ne s'était jamais senti autant désarmé face aux dangers de ce nouveau monde et surtout face à la mort.
Il ne regrettait plus la mort de Morrigan, il la sentait inévitable. Il avait peur de faillir à sauver Tamas et même Shamilia en des circonstances similaires...
Il regrettait de n'avoir pas eu la force de lutter contre le démon, et il regrettait encore plus que son groupe n'ait jamais été autant divisé.

L'attitude de Shamilia l'inquiétait : il avait certes été particulièrement blessant devant la dépouille de Morrigan mais il sentait que depuis longtemps, la petite gnome avait un ressentiment refoulé envers lui. Il avait l'impression qu'il était la cible des mêmes réactions que celles dont Ruthegel et son groupe furent l'objet. N'avait-il pas suivi et aidé la gnome en diverses occasions ?

Peu importaient ses états d'âmes, il fallait qu'il prenne sur lui pour que renaisse la cohésion et la force du groupe.

Le prêtre se joint à Tamas pour manger légèrement. Il reste pensif et relativement silencieux, puis vers la fin du repas :
« Croyez-vous qu'elle me pardonnera ? J'ai l'impression que depuis le début elle me reproche mon engagement religieux. Suis-je si semblable à Ruthegel à vos yeux ? Après avoir sauvé Taesyl, je me suis portant détourné de ma mission pour protéger Baldhiver et ses habitants. ».
Le prêtre attends quelques minutes la réponse de Tamas (qu'il devine courte et directe, comme à l'accoutumée) avant de sortir au clair de lune pour aller prier devant la tente. Après une heure de prière, Conrad va se coucher sans un mot.

[Ivanoff]

Durant le repas dans la tente, l'ambiance est lourde, mais Tamas échange quelques mots avec Conrad : « Ah Conrad je t'arrête tout de suite, tu n'as rien à voir avec cet empaffé de Ruthegel ! »
Il marque une pause, regarde l'elfe et dit en pouffant de rire ... « Non, tu as les oreilles bien plus pointues hu hu hu »
Tamas tente de détendre l'atmosphère, mais voyant qu'il s'est un peu loupé, il se rattrape : « Non, sérieusement, si c'était Ruthegel qui était en face de moi, je peux te dire que je ne serai pas là en train de rigoler... Conrad, tu es comme un frère d'armes pour moi, ma hache est tienne, rien ne pourra revenir là-dessus. Et Shamilia, aussi. Moi je ne demande qu'une chose, c'est que Shamilia et toi vous arrêtiez de vous quereller à tout bout de champ. Je pense que si parfois tu te retenais un peu avec Colleron, ça améliorerait les choses... mais c'est ton dieu, alors je respecte ça. »

[dvins]

Quelle soirée mouvementée ! Alors qu'ils s'apprêtaient à découvrir les secrets de ces elfes du désert et à en apprendre plus sur leur manière de vivre, leur origine, et leurs objectifs, les tensions entre la petite magicienne et le prêtre ont amené la conversation à une fin prématurée.

Conrad se recueille longuement. Il en appelle à son Dieu, Corellon et lui demande de lui montrer la voie. Est-il trop rigide ? Fait-il trop de prosélytisme ? Ou est-il seulement un elfe pieu et respectueux, qui trouve son chemin, sa raison d'être et sa force dans le culte ? La petite Shamilia a-t-elle raison de lui demander de changer ou cache-t-elle sa propre rigidité derrière une façade de bienveillance ? Tant de questions sans réponse... Corellon est avec Conrad, il le sait, il le sent. Chacun de ses actes, chacun de ses gestes est amplifié par la faveur de son Dieu. Mais Corellon peut-il, doit-il, aider Conrad dans tous les aspects de sa vie ? Peut-être que la divinité a mis Shamilia sur sa route pour lui apprendre quelque chose, le faire évoluer, le faire réfléchir...
Après une heure de prières, Conrad entre dans la tente et tente de s'endormir, mais le sommeil met du temps à venir alors que le prêtre retourne les évènements des jours passés dans sa tête.

La gnome s'éloigne de la tente rouge de colère ! Quel horripilant personnage que ce Conrad !
Elle erre dans le camp, sans but, tentant de passer sa rage. Tout est calme et paisible. La nuit est maintenant tombée depuis plusieurs heures et les enfants sont tous partis se coucher. Quelques sentinelles sont postées ça et là, observant l'horizon avec leurs yeux perçants. Ils sont beaux ces elfes du désert. Leur apparence est très semblable à leurs cousins des forêts mais leurs tatouages et leur peau cuivrée leur donne une allure grandiose. Il doit y avoir tant à apprendre. Si seulement Shamilia pouvait passer un peu de temps avec la Sheabora, elle comprendrait sûrement leurs origine et pourrait en savoir plus sur leur culture.
Shamilia hésite à aller parler avec les elfes mais ceux-ci semblent affairés et il est vrai que le démon n'est peut-être pas loin... La tension commence à retomber et elle décide de profiter de la nuit pour prendre un repos bien mérité. Elle assouvira sa soif de connaissances demain !

Tamas quant à lui est bien embêté par le comportement de ses deux camarades. Lui il les aime bien tous les deux ! Pourquoi ne peuvent-ils pas voir qu'au fond, ils ont les mêmes envies : aider les gens, faire le bien, et rigoler un peu de temps en temps ! Demain sera un autre jour, le nain a assez joué au médiateur pour aujourd'hui. Il dépose délicatement sa cotte de mailles au pied de son lit de camp et prend le temps de nettoyer sa hache avant de s'allonger et de plonger dans un sommeil profond, ponctué par des ronflements peu discrets.

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Alors que nos héros sont profondément endormis dans la tente qui leur a été préparée, il entendent tout à coup des voix autour de la tente, ainsi que des bruits de pas et le son distinctif des kangourous qui se déplacent. La nuit a été parfaitement silencieuse et l'ensemble du campement était endormi, ce remue-ménage tranche donc avec la paisible atmosphère qui régnait précédemment mais il n'y a pas de cris, il ne semble donc pas que ce soit une urgence.

Shamilia et Conrad, tous deux fortement affectés par leur dispute de la veille avaient eu du mal à s'endormir et décident donc de prendre un peu plus de repos et ferment leur yeux pour essayer de gagner un peu plus de repos. Tamas, ronchon d'avoir été sorti de son sommeil décide de se lever pour boire un coup avant de se recoucher, et pour jeter un coup d'oeil à ce qui cause ce brouhaha.

À peine sorti de la tente, il voit un groupe d'elfe en train de nourrir leurs kangourous et de parler à deux humanoïdes. Les yeux embués par le sommeil, Tamas a du mal à savoir de quelle race est le premier ou plutôt la première. Sa réaction initiale penchait vers l'orque ou la demi-orque mais sa peau légèrement bleutée est étrange. C'est alors que les yeux du nain s'écarquillent comme des soucoupes : Boltusin ! Son ami Boltusin était là, à quelques mètres de lui ! Il ne l'avait pas vu depuis des lustres, depuis Baldhiver !

Presque sans voix et sous le coup de la surprise, le nain appela rapidement ses compagnons : « Conrad ! Shamilia ! »

Boltusin croise le regard du nain, lui aussi a l'air surpris !

[Arnaud]

Oh... oui... oh oh... non, attendez, Sheabora, c'est un peu... hi hi...
Les cris de Tamas appelant Shamilia l'arrachent aux yeux verts de la Sheabora.
« Hein ? Quoi ? »
Shamilia se saisit de sa baguette et se précipite dehors, s'attendant au pire. encore un de ces fichus scorpions ? ou bien...
La magicienne écarquille les yeux en découvrant Boltusin... « Boltusin ? Mais... mais... » elle échange un regard surpris avec Tamas, cherchant une explication qu'il ne semble pas avoir « qu'est ce que tu fais là ? »
Alors ça, c'est inattendu !

[Puncho]

Boltusin suit tranquillement les elfes à travers la nuit jusqu'au point d'eau. Ah ! Il n'y a pas que du sable après tout. Le jeune homme voit devant lui un village de toiles colorées. Ce n'est pas sans rappeler l'endroit ou il a passé les dernières semaines. Il est tout de même étonné de voir autant d'elfes assignés à la vigie nocturne. Il y a vraiment plus de monde que je pensais dans ce désert.

Alors que Boltusin scrute le campement, une silhouette incongrue capte son regard. Le corps trapu et la barbe généreuse lui rappelle la morphologie d'un nain. Ils doivent aussi exister de ce côté. Mais lorsque la surprise mutuelle s'estompe et que le nom de Shamilia retentit, il n'y a plus de doute.

« Mes dieux ! Foudroyez-moi ! Quelle rencontre inespérée ! Il y a longtemps que vous avez passé le portail ? » Boltusin, s'agenouille pour embrasser Tamas et Shamilia, sans doute plus intensément qu'il le souhaitait. Retrouver des amis à ce moment était un baume sur une plaie encore fraîche. « Ou sont les autres ? » Le visage de Boltusin s'assombrit. « Vous avez aussi croisé un démon de feu ? Ou sont mes petits amis de voyage ? »

[Ivanoff]

Tamas se frotte les yeux. Il se demande s'il est réellement réveillé.
« Bo...Bo...Bo...Boltusin ? C'est bien toi ? »

Les souvenirs passent en accéléré dans la tête du nain ... il se rappelle Baldhiver, la Chausse d'Or, et ce compagnon de voyage avec qui il avait partagé de bons moments.
Il répond à l'embrassade du moine, un peu gêné, mais avec grande joie.
« C'est un plaisir de te revoir Boltusin ! On a pas mal de choses à se raconter je crois... »

C'est à ce moment que Shamilia sort de la tente, et que Tamas lui fait « Hééee Shamilia, tu ne vas pas le croire... »

[Arnaud]

Shamilia affiche un large sourire quand Boltusin l'embrasse, elle et Tamas. La joie du jeune homme est palpable et communicative.

La magicienne ne connaissait pas Boltusin depuis bien longtemps, mais elle avait eu le temps d'avoir de bien agréables discussions avec cet homme avenant, et elle se souvenait notamment de la passion qui l'animait tandis qu'il décrivait avec talent les plus incroyables tempêtes qu'il lui avait été donné d'observer au cours de sa vie. Repenser à ces images sublimes magnifiquement rendues par les récits du jeune homme laisse Shamilia un peu rêveuse.

« Boltusin, je suis heureuse de te revoir ! Mais, je croyais que tu ne voulais pas t'aventurer du côté du portail... il faudra que tu nous racontes tout cela, toi aussi ! » Shamilia, ce n'est pas nouveau, adore les histoires, et se régale déjà à l'idée d'entendre celle de son compagnon retrouvé.

C'est alors que Boltusin évoque la question du démon. Shamilia écarquille de nouveau les yeux et presse Boltusin d'en dire plus. « Le démon ? Vous l'avez croisé ? Il vous a vu ? »

[Puncho]

Le regard de Boltusin s'affaisse lorsque Shamilia le questionne. Il prend quelques instant pour dénouer le noeud qui s'est formé dans sa gorge. Jusqu'à ce moment, le jeune homme avait trouvé le moyen de retarder la prise de conscience des événements qui ont tout bouleversé. La sépulture et la traversée du désert y avait contribué.

« Oui. Il a fondu sur nous comme un grain infernal. Il disait chercher une gn... » Boltusin se relève soudainement, les yeux encore humides baignant dans un regard mêlé d'étonnement, de tristesse et de colère. « Ne me dit pas que c'est toi qu'il cherche ? Ne me dit pas que tous mes compagnons sont morts à cause de toi ? »

Boltusin serre les poings. L'anticipation de la réponse positive le bouleverse. Une multitude d'émotions contradictoires se bousculent en lui.

[Arnaud]

Shamilia reste bouche bée, incapable de répondre à Boltusin.
Un court instant, elle cherche du regard le soutien de Tamas... mais, écrasée par l'intensité des émotions de Boltusin, elle tente de lui répondre.
La petite magicienne vient tout juste d'être tirée de son sommeil après une journée des plus éprouvantes tant au niveau physique que psychologique... Forcément, elle encaisse difficilement ce coup du sort et ce déferlement d'émotions.
Choquée, désemparée, et le coeur battant, elle bredouille : « mais... mais... tes compagnons ? ...morts... à cause... de moi ? Mais, mais non enfin... non... ce n'est pas de ma faute... je... non... »