La noce tragique

Forum sur le concours du Gobelin d'Or 2018 (synopsis d'aventure)
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Gorthaur
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La noce tragique

Message par Gorthaur »

Ce scénario est conçu comme le scénario d'introduction d'une campagne.

Notre histoire commence pendant un des plus violents orages que cette région du monde ait connu depuis des années... La journée avait commencé sous de mauvais augures. Le mordant, ce vent glacial venu des étendues gelées du sud, avait soufflé toute la matinée, ramenant l'orage qui martelait maintenant le toit de l'auberge.
Livia étouffa un rire en se détournant de la fenêtre. La jeune fille esquissa un pas de danse, sans lâcher la coupe de vin qu'elle tenait à deux mains. Elle se sentait un peu ivre, joyeuse, plus en vie que jamais. C’était son dernier jour de demoiselle. Demain, elle épouserait Garric, le plus gentil de ses soupirants. Le seul aussi à lui promettre un peu mieux qu'une vie à gratter la terre et curer les lapins.

Mais avant d'épouser son soupirant, Livia entendait profiter de cette soirée. Il était de coutume que la veille de son mariage, la mariée dorme seule dans une chambre d’une auberge ou d’une maison. Outre que cela lui permettait aussi de se baigner et de se préparer, elle attendait un visiteur particulier. Livia lissa sa robe de mariée et acheva de brosser ses longs cheveux bruns. Elle admira une dernière fois la couronne de fleurs des champs qu'elle porterait pendant la cérémonie. Souriante, elle retrempa les lèvres dans la coupe de vin. "Garric, oui, je crois bien que je l'aime. Assez pour l'épouser en tout cas. Il est solide, musclé, plutôt beau garçon. J'en ai connu de plus vifs mais il est gentil avec moi. J’espère que le Baron sera encore plus généreux qu'au mariage des cousins, lorsqu'il viendra se glisser entre mes cuisses. Les dieux m'ont vraiment bénie." C'est que l'ancienne coutume était toujours vivace, même si l'église lui était de plus en plus hostile. "Pratiques barbares d'un autre temps", avait grondé Darbon, le prêtre du village. Mais il ne pouvait pas grand-chose contre la volonté du baron, généreux et aimé de tous, ni contre celle des mariés, qui préféraient recevoir les largesses du baron que payer la taxe. Et puis, se disait Livia, coquine, ce n'est pas comme si j'étais vierge. Mariage pluvieux, mariage heureux dit l'adage populaire. Et bien les dieux avaient bien fait les choses avec cet orage qui ne faisait que grossir. Heureusement il n'atteignit son paroxysme que lorsque tous les convives furent installés dans l'auberge. La fête aussi battait son plein. Il ne manquait plus que le baron. Le temps exécrable avait d'ailleurs dissuadé l'honorable baron de se déplacer jusqu'au lieu du mariage. La petite Livia était bien jolie mais, outre que la vieille blessure à la cuisse, souvenir d'un chef barbare et de sa hache fétiche, le lançait quand le temps était à l'orage, il avait une autre raison de renoncer à son droit de cuissage : depuis peu une autre femme occupait ses pensées. Il n'avait pas encore eu le courage de se déclarer à Damhait, la guérisseuse qu'il avait recrutée voilà une année. Outre sa beauté et ses talents, sa finesse d'esprit et ses conseils avisés l'avaient vite séduit. Après tout, veuf depuis huit ans, pourquoi n'aurait-il pas le droit de prendre à nouveau épouse ? Mais si Waldhar de Morlaix était certain d'une chose, c'était que rendre une visite libertine à une future mariée n'était certainement pas de nature à le rendre séduisant aux yeux de Damhait.

Malgré tout, il devait honorer l'engagement qu'il avait pris. Il avait alors pensé à son fils aîné, Hartwin, pour le représenter à ce mariage, son titre d'héritier l'autorisant à prendre sa place. Livia n'en serait que plus ravie. Feue son épouse lui avait donné deux fils dont il était très fier. Hartwin, toujours prompt à obéir et à écouter, prendrait dignement sa succession. Quant à Wilfrith, en tant que cadet, il avait pris la décision trois ans auparavant de quitter la baronnie pour mettre ses aptitudes de combattant au service de l'église. Il s'était rendu à la ville et depuis le Baron n'avait reçu que fort peu de nouvelles. Il espérait revoir le visage de son enfant avant que l'âge ou la guerre ne l'envoie au tombeau. Hartwin quitta le château avec un garde, bravant les éléments. Il était important de représenter sa maison auprès du peuple. Son père lui ayant demandé d'être particulièrement généreux par respect pour Garric ce palefrenier dont il était très satisfait. L'orage était vraiment terrible et les deux hommes furent soulagés en arrivant à l'auberge, trempés comme des soupes. Ils laissèrent leurs chevaux à l'écurie pour se précipiter à l'intérieur afin de se changer, de se réchauffer et de festoyer. Ils ne s'aperçurent pas qu'un peu plus loin sous un arbre, deux hommes encapuchonnés les observaient. Comme à l'accoutumée, l'aubergiste avait préparé sa chambre au rez-de-chaussée pour que le droit du baron se réalise dans les meilleures conditions. Le moment approchant il alluma une lanterne à l'intérieur de la chambre et remit des bûches dans l'âtre.

À l'extérieur, les deux hommes se mirent en action. La lumière venait de s'allumer à la fenêtre. C'était le signal qu'ils attendaient avec impatience. Un des deux hommes but deux fioles et les remit au premier. Les deux hommes se parlèrent longuement jusqu'au moment où l'un d'eux pointa du doigt autoritairement l'entrée de l'auberge.
L'autre après s’être signé, enleva sa cape, révélant une solide cotte de mailles. Brandissant une morgenstern, il se dirigea d'un pas décidé vers l'entrée de l'auberge. D'un coup de pied, il ouvrit violemment la porte et pénétra dans la salle où les invités de la noce étaient lancés dans une farandole endiablée. D'un regard il balaya la salle. Là, au fond, derrière une porte close, se trouvait le baron. Un seul garde, navré devant les victuailles et le bon vin qui circulaient devant lui, veillait à la tranquillité des ébats de son seigneur. L'homme traversa la salle, fendant la ronde, bousculant les gueux assemblés comme s'ils n'existaient pas. Le garde n'eut pas le temps de crier qu'un coup d'une rare violence lui défonçait littéralement le crâne. Le cadavre n'était pas encore au sol que le guerrier s'attaquait à la porte, la faisant voler en éclats. A l'intérieur de la chambre, Hartwin, surpris en pleine action, empêtré dans une Livia en pleine passion, n'eut que le temps de reconnaître son propre frère avant d'entendre celui-ci crier : "Dieu saura reconnaître les Purs et l'étoile de sang lavera le mal". La morgenstern s'abattit encore et encore, s'acharnant sur le couple, broyant les chairs et les os. Livia qui jusqu'alors rayonnait de bonheur, n'eut le temps de pousser qu'un bref hurlement. Elle ne comprit jamais ce qui se passait, rendant son dernier souffle en même temps que son amant.

Les invités d’abord médusés se précipitèrent dans la chambre, Garric blessa ce démon avec son coutelas mais la détermination du fanatique, son entraînement et sa folie firent un véritable massacre. Entraîné à tuer il ne laissait derrière lui que les corps brisés des rares qui tentaient de l'arrêter, écrasés par des coups aussi précis que violents. C'était la panique. Ceux qui ne parvenaient pas à fuir se terraient sous les tables ou derrière le comptoir. Les femmes hurlaient, les enfants pleuraient. Voyant des convives fuir par les portes et les fenêtres de l'auberge, l'ombre restée à l'extérieur, persuadée que sa mission était couronnée de succès eut un petit sourire en coin. Celui-ci se transforma en rictus en entendant un homme crier d’aller vite chercher le baron au château. Il comprit alors que la cible n’avait pas été atteinte. Cela ne servait à rien de trainer ici plus longtemps et de prendre le moindre risque. Il sauta sur le dos de sa monture, laissant tomber une bourse au sol et partit au triple galop. Il manqua renverser un garçon qui sortait de l'auberge et qui s'abattit le nez dans la boue, sur la bourse tombée.

La violence et la soudaineté de l'orage avaient poussé quelques voyageurs à hâter le pas afin de trouver refuge au sein de l'auberge relais toute proche. La route était presque impraticable, transformée en vaste bourbier glacial. On n'y voyait pas à cinq mètres, les chevaux s'enfonçaient de plus en plus et chaque ornière menaçait d'engloutir les roues des chariots. En approchant de l’auberge relais, les voyageurs exténués furent surpris de voir des gens courir en tous sens malgré la pluie puis de découvrir un homme ensanglanté assis sur les marches de l'auberge. Ceux des villageois qui ne fuyaient pas à toutes jambes le montraient du doigt, de loin. La tête baissée, l'œil hagard, la bave à la commissure des lèvres s'appuyant sur une morgenstern, l'homme ne leur prêta pas la moindre attention, perdu dans un songe lointain.

Pris dans le drame de la noce, les PJs auront tout d'abord à calmer les esprits, par l’intimidation ou la raison et à protéger le fils meurtrier du baron Waldhar de la vindicte des familles. Un indice trouvé sur les lieux incrimine la Guilde des Marchands de la plus puissante cité de la région, et le complice de l'assassinat a été vu prenant la fuite.
Après une cérémonie d'hommage pendant laquelle les PJs entrent au service du baron en tant qu'écuyers, ils sont lancés aux trousses du complice, Pasolixte Miffret. Cette poursuite s'étalera sur plusieurs jours et sera rythmée par des rencontres plus ou moins hostiles, ainsi que par la quête de renseignements.

Quand enfin les PJs rattraperont le fuyard, ce sera dans un ancien monastère en ruines que l'assassin connait comme sa poche. A l'issue d'un combat dangereux, les personnages découvrent des indices confondants, tels que des documents incriminant Lugo Diamente, négociant en fourrures dans la grande cité. Il ne reste plus aux PJs qu'à se rendre dans la grande cité poursuivre leur enquête. Les personnages vont se retrouver entrainés dans une aventure épique où la vérité n’a pas choisi son camp !
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Re: La noce tragique

Message par blueace »

Un autre qui pour moi est également hors sujet, bien plus contexte qu'autre chose.

Les joueurs ne sont mentionnés que dans le dernier paragraphe.
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Neb
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Re: La noce tragique

Message par Neb »

blueace a écrit : 03 oct. 2018, 18:13 Un autre qui pour moi est également hors sujet, bien plus contexte qu'autre chose.

Les joueurs ne sont mentionnés que dans le dernier paragraphe.
J'ai eu la même impression. C'est vraiment dommage car le texte est très travaillé et prenant! S'il avait collé au thème du concours, il aurait probablement été dans ma sélection finale.
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Gorthaur
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Re: La noce tragique

Message par Gorthaur »

Merci de vos retours, notamment ton impression Neb. En effet, le texte est plus contextuel qu'un véritable synopsis.

Nous sommes en cours d'écriture d'un univers basé bien sûr sur DD5 qui aura comme point de départ de la low fantasy s'éveillant sur la magie et d'une campagne qui aura notamment comme particularité d'avoir beaucoup de textes contextuels plutôt littéraires afin d'aider le DM a mieux rentrer dans l'histoire et dans l'univers.

En sommes, je suis plus sur un teasing que sur un synopsis, mea culpa.

Nous n'excluons pas d'ailleurs à terme d'aller vers du crowfunding pour une édition.
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