[12] Réserve du temple (Phérande)
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L’épée au clair, Phérande pénétra accroupis dans la pièce secrète via l’ouverture qu’il venait de révéler. Une fois dedans il se releva pour constater que sa première impression n’était pas tout à fait exacte : la pénombre n’était pas totale, et un très léger halo bleu clair émanait de dessous le tissu posé sur l’autel.
Par l’ouverture, il entendait l’agitation que le cri de François avait provoquée, un mélange de voix et de bruits de pas. Mais le rôdeur n’était pas intéressé par cela pour le moment, et son attention était focalisée sur le halo lumineux qui émanait devant lui.
S’approchant d’un pas vers l’autel l’intensité lumineuse augmenta d’un cran. Il fit un second pas, et la lumière se fit un peu plus vive à nouveau. Puis un autre, et un autre. C’était comme si ce qui était dissimulé sous le drap réagissait à sa présence.
Il était désormais à un pas seulement de l’autel de pierre, et la lumière qui émanait de dessous le tissu se projetait faiblement sur lui, faisant apparaitre les creux et les reliefs de son équipement. La lumière se projetait aussi légèrement dans la pièce, et Phérande put distinguer plus en détail un bas-relief gravé dans la façade du bloc de marbre.
Le dessin représentait une rose fleurie accompagnée de sa tige et de deux feuilles de chaque côté, posée sur une gerbe de blé mur. En le voyant, il réalisa qu’il s’agissait du même symbole que celui qui était gravé dans le bloc de pierre qui servait d’autel dans la salle du temple : la marque de la déesse Chauntéa.
Sans trop savoir pourquoi, comme si quelqu’un ou quelque chose d’autre contrôlait son corps, il leva le bras en direction du tissu qui recouvrait le marbre et le tira doucement. Le drap glissa sur le sol gracieusement, libérant sur lui une lumière bleutée d’une intensité quasi divine, l’éblouissant et l’enveloppant entièrement de sa puissance.
[15] Nord du temple de Chauntéa (Ygdrazor / Rurik / Dreanne)
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Entendant des cris en provenance du fond du temple, les trois compagnons qui venaient de terminer de déblayer les débris étalés aux alentours de la porte se retournèrent comme un seul homme. Déjà Ygdrazor courrait vers François qui semblait effrayé par quelque chose. Ou bien étais-ce de l’inquiétude qu’il pouvait lire sur son visage ? Le jeune mage n’en était pas sûr.
Emboitant le pas à leur camarade, Dreanne et Rurik se dirigèrent également vers les escaliers. Eadyan Falconmoon et la plupart des villageois accouraient également, intrigués qu’ils étaient par les cris soudains. Arrivant à hauteur du grand prètre, François s’exclama le souffle court. « Monseigneur, monseigneur ! L’un des aventuriers a trouvé l’entrée de la chambre de la déesse ! Il faut faire quelque chose. Il y est entré arme au poing ! » La peur avait pris le pas sur l’inquiétude dans la voie du jeune homme.
Les traits du grand prêtre, jusqu’alors inquiets, changèrent et un son visage prit un air apaisé. La sagesse des années passées pouvait se lire dans les yeux du vieil demi-elfe et il répliqua calmement. « Calme-toi mon garçon. Si Chauntéa les a guidé jusqu’à nous pour notre salut à tous, ce qui se passe maintenant est hors de notre contrôle. Les voies de la déesse sont impénétrables. »
Comme un écho aux paroles du vieil homme, une lumière bleutée intense apparut de-par la porte ouverte de la réserve, assez vive pour se propager dans une partie du temple et éblouir ceux qui s’y trouvaient.
[13] Est du temple de Chauntéa (Kairos / Gilraen)
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Entendant des cris en provenance de l’intérieur du temple, les deux compagnons positionnés près de l’étrange marque au sol se retournèrent, inquiets. Mais qu’est-ce qu’il avait bien put se passer encore ? Regroupant leurs affaires et en faisant attention de ne pas marcher sur les traces au sol comme l’avait indiqué Kairos, ils se dirigèrent vers la porte d’entrée du temple.
Arrivés à hauteur de ce qui restait de cette autrefois majestueux ouvrage d’artisanat, ils virent qu’un attroupement s’était formé au fond du bâtiment. Ils virent Ygdrazor, Dreanne et Rurik au milieu, ainsi qu’une foule de villageois regroupés autour d’un jeune homme affolé parlant à un vieil demi-elfe habillé d’une longue robe blanche cousue de fils d’or sur les bords.
Soudain une lumière bleutée intense apparut de-par derrière l’escalier en bois qui menait à l’estrade à l’étage ; assez vive pour se propager dans une partie du temple et éblouir ceux qui s’y trouvaient.
Lorsqu’ils ouvrirent les yeux, la lumière avait disparut, et le silence était retombé dans le temple. Tous se sentaient apaisés, et regardant celles et ceux qui les entouraient ils pouvaient constater qu’il en était de même pour tout le monde. Comme si leurs soucis et leurs peurs s’étaient envolées.
C’est alors qu’ils le virent : au centre du temple, debout au milieu d’un tapis de fleures formant un cercle d’environ un mètre de diamètre autour de lui, se tenait Phérande ; majestueusement éclairé par la lumière lunaire qui filtrait depuis le vitrail brisé de la fenêtre sud du bâtiment. Dans sa main reposait un objet, une sorte d’épée courte à la lame courbée et finement ouvragée. Des sortes de runes étaient gravées dans le métal de la lame, de la garde jusqu’à la pointe. Un aura bleuté émanait de l’objet, qui se dissipa quelques secondes plus tard.
Tous étaient figés. Le grand prêtre fit un pas en avant, sortant de la foule les bras écartés et les paumes tendues vers Phérande.
« Mon fils, elle vous a choisi. La déesse est dans votre cœur et accompagne vos pas. » Se tournant vers les autres aventuriers il continua.
« Elle vous a tous observé et trouvé digne de son attention. Qu’on se le dise par delà Greenest, Chauntéa a trouvé ses hérauts. Gloire au Crâne Grimaçant, gloire à nos sauveurs ! » Il mit le genou gauche en terre, pliant le droit et y plaçant ses deux mains jointes, la tête baissée.
« Gloire au Crâne Grimaçant, gloire à nos sauveurs ! » Tous les villageois imitèrent le grand prêtre dans son geste, et seuls restaient debout les six aventuriers.[/i][/b]